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Syrie : le chef de l'humanitaire de l'ONU réclame la fin du statu quo

La plupart des Syriens restés à Alep son trop pauvres pour partir. Photo Photo Tom Westcott/IRIN
La plupart des Syriens restés à Alep son trop pauvres pour partir. Photo Photo Tom Westcott/IRIN

Syrie : le chef de l'humanitaire de l'ONU réclame la fin du statu quo

A l'occasion d'une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la Syrie, le chef de l'humanitaire de l'ONU, Stephen O'Brien, a une nouvelle fois dénoncé mercredi la destruction systématique du pays et de sa population et a réclamé la fin du statu quo.

« Chaque mois, je viens devant vous et je présente un bilan toujours plus grave sur les destructions et les atrocités, faisant un décompte sinistre de la destruction systématique d'un pays et de son peuple. Alors que mon travail consiste à vous transmettre les faits, je ne peux pas m'empêcher de bouillir de rage. Mois après mois, la situation empire, et rien ne se passe réellement pour arrêter la guerre, arrêter la souffrance », a déclaré M. O'Brien dans un discours devant les membres du Conseil.

Au milieu des horreurs de la guerre dans la partie orientale d'Alep, il a toutefois noté des lueurs d'espoir, mais celles-ci « s'éteignent trop rapidement ».

« Tout au long de la semaine dernière, après l'annonce d'un arrêt de toutes les frappes aériennes russes et syriennes sur Alep, l'ONU, en collaboration avec le Croissant-Rouge arabe syrien, le Comité international de la Croix-Rouge et des ONG syriennes, a immédiatement mis en place des plans d'évacuation d'urgence de personnes grièvement blessées et malades, ainsi que des membres de leur famille, de l'est d'Alep vers un lieu de leur choix », a souligné M. O'Brien.

Mais ces évacuations ont été bloquées par divers facteurs, y compris les retards dans la réception de la liste des patients devant être médicalement évacués, et l'objection du gouvernement de Syrie à autoriser des fournitures médicales dans la partie orientale de la ville.

« Malgré ces retards, les Nations Unies étaient prêtes à lancer nos opérations, le dimanche 23 octobre. Toutefois, les objections de deux groupes d'opposition armés non étatiques, à savoir Ahrar as Sham et Nureddin Zenki, ont sabordé ces plans », a noté M. O'Brien. « L'Organisation des Nations Unies a fait tout ce qu'elle pouvait pour obtenir des assurances de toutes les parties, mais les parties ne sont pas parvenues à se mettre d'accord sur les conditions qu'elles ont posées sur la façon dont les évacuations devaient procéder. Et puis nous n'avons pas pu obtenir des autorités syriennes et russes qu'elles prolongent leur 'pause' ».

Face à cette situation, M. O'Brien a estimé que le Conseil de sécurité pouvait agir « pour éviter la répétition sans fin de ces événements qui ne manqueront pas de se produire si le statu quo est maintenu ».

« Au minimum, je demande à tous les membres du Conseil qui ont des moyens militaires opérationnels en Syrie de prendre des mesures concrètes pour arrêter le bombardement aérien des zones civiles », a-t-il ajouté.