Afghanistan : l'autonomisation des femmes est essentielle pour lutter contre l'extrémisme violent, selon l'ONU
Les femmes en Afghanistan jouent un rôle essentiel pour promouvoir une société pacifique et tolérante et prévenir l'extrémisme violent, ce qui rend indispensable leur autonomisation et leur protection, ont déclaré mercredi la Représentante spéciale adjointe de la Mission de l'ONU en Afghanistan (MANUA), Pernille Kardel, et la Représentante d'ONU-Femmes dans le pays, Elzira Sagynbaeva.
« En Afghanistan, les idéologies qui imposent un système discriminatoire de croyances continuent à priver les femmes et les filles des droits fondamentaux tels que la liberté de mouvement et l'accès à l'éducation et à la santé », a dit Mme Kardel, lors d'une rencontre à Kaboul dans le cadre des Journées portes ouvertes sur les femmes, la paix et la sécurité.
Elle a exprimé de sérieuses inquiétudes sur les exécutions de femmes et les châtiments corporels imposés par des éléments anti-gouvernementaux, ajoutant que les messages d'intolérance favorisent la discrimination, l'exclusion et la violence et sont incompatibles avec les normes universelles des droits de l'homme protégées par les lois de l'Afghanistan.
Notant la résilience et les efforts des femmes dirigeantes qui luttent pour la paix et l'égalité en Afghanistan, Mme Sagynbaeva a souligné la nécessité de reconnaître le leadership transformatif des femmes et de créer des espaces de participation active pour les femmes à tous les niveaux de prise de décision.
« Les femmes sont la plus grande ressource inexploitée dans la recherche d'une paix durable en Afghanistan », a dit Mme Sagynbaeva. « L'autonomisation des femmes et l'égalité des sexes sont des facteurs essentiels pour le développement, la réconciliation et sont un rempart contre la radicalisation de la jeunesse ».
Lors de la rencontre, les représentants de la société civile ont mis en évidence des initiatives locales où les femmes utilisent leur influence dans leurs communautés, les écoles, les lieux de travail et chez elles pour défier les idéologies extrêmes qui radicalisent, recrutent ou incitent à la violence.
« Nous devons reconnaître et nous appuyer sur les expériences des femmes dans la prévention et l'atténuation » de la violence, a ajouté Mme Sagynbaeva. « Les actions politiques doivent être soutenues en assurant la représentation égale des femmes dans le domaine de la prévention des conflits ».
Les participants de la société civile ont demandé aux Nations Unies, aux représentants du gouvernement et aux bailleurs de fonds un soutien accru dans la lutte contre les causes profondes de l'extrémisme comme la corruption et la pauvreté. Ils ont également demandé de mettre davantage l'accent sur le renforcement des connaissances religieuses des femmes pour les aider à contester les idéologies radicales.
Lancées en 2010, les Journées portes ouvertes visent à soutenir le dialogue entre des hauts dirigeants de l'ONU et des organisations de femmes à travers le monde.