L'actualité mondiale Un regard humain

Syrie : pour le chef des droits de l'homme de l'ONU, les responsables de crimes devront répondre de leurs actes

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève. Photo ONU/Jean-Marc Ferré
Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève. Photo ONU/Jean-Marc Ferré

Syrie : pour le chef des droits de l'homme de l'ONU, les responsables de crimes devront répondre de leurs actes

Devant le Conseil des droits de l'homme (CDH) réuni en session spéciale à Genève, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a rappelé vendredi la « crise honteuse » des droits de l'homme en Syrie et prié ses membres de se concentrer sur la souffrance du peuple syrien.

Devant le Conseil des droits de l'homme (CDH) réuni en session spéciale à Genève, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a rappelé vendredi la « crise honteuse » des droits de l'homme en Syrie et prié ses membres de se concentrer sur la souffrance du peuple syrien.

« Les violations et les abus subis par les personnes à travers le pays, y compris le siège et le bombardement de l'est d'Alep, ne sont pas simplement des tragédies; ils constituent aussi des crimes de proportions historiques », a déclaré le Haut-Commissaire rappelant que plus de 300.000 Syriens ont été tués, et beaucoup d'autres blessés et traumatisés au cours de cette guerre civile.

« Des dizaines de milliers de personnes ont été enlevées, exécutées sommairement ou arbitrairement détenues et torturées. Les familles brisées, déracinées et déplacées représentent maintenant plus de la moitié de la population syrienne », a précisé M. Zeid. « L'incapacité collective de la communauté internationale à protéger les civils et mettre un terme à ce carnage devrait hanter chacun de nous ».

Le Haut-Commissaire a souligné que le personnel de son ">bureau et celui de la Commission d'enquête internationale indépendante sur la République arabe syrienne ont documenté des violations du droit international humanitaire par toutes les parties prenantes à Alep. « Des groupes d'opposition armés continuent de tirer des mortiers et d'autres projectiles dans les quartiers civils de l'ouest d'Alep, mais les frappes aériennes aveugles sur la partie orientale de la ville par les forces gouvernementales et leurs alliés sont responsables de la grande majorité des victimes civiles », a-t-il précisé. « Ces violations constituent des crimes de guerre. Et si sciemment commis dans le cadre d'une attaque généralisée ou systématique dirigée contre les civils, ils constituent des crimes contre l'humanité », a-t-il assuré.

« La responsabilité de mettre un terme à la crise syrienne repose principalement sur le Conseil de sécurité, mais pas exclusivement, de sorte que l'Assemblée générale peut également avoir un rôle », a souligné M. Zeid qui a instamment prié les membres du Conseil des droits de l'homme de mettre de côté leurs désaccords politiques et les a invités à demander au Conseil de sécurité de mettre également de côté leurs rivalités pour agir de façon unie. « L'influence doit être utilisée pour faire avancer une solution politique au conflit », a-t-il précisé. « Les flux d'armes et de matériel pour les parties au conflit doivent cesser ».

Pour M. Zeid, la situation en Syrie devrait être renvoyée d'urgence devant la Cour pénale internationale (CPI). « Chaque partie à ce conflit doit savoir qu'elle sera tenue pour responsable des crimes internationaux qu'elle commet », a-t-il prévenu.