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A Washington, Ban Ki-moon appelle à plus de solidarité envers les réfugiés

Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, lors d'un évènement sur les déplacements forcés organisé à Washington par la Banque mondiale. Photo : Banque mondiale / Grant Ellis
Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, lors d'un évènement sur les déplacements forcés organisé à Washington par la Banque mondiale. Photo : Banque mondiale / Grant Ellis

A Washington, Ban Ki-moon appelle à plus de solidarité envers les réfugiés

En visite à Washington, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé vendredi les leaders européens et mondiaux à faire preuve de davantage de solidarité envers les réfugiés, non pas seulement sous la forme d'une aide humanitaire, mais en accueillant un plus grand nombre d'entre eux.

« Nous sommes confrontés à la plus grande crise de réfugiés et de déplacés de notre époque », a déclaré M. Ban, lors d'un évènement sur les déplacements forcés organisé dans la capitale américaine par la Banque mondiale. « Mais ce n'est pas seulement une crise en terme de nombre – c'est aussi une crise de solidarité », a-t-il ajouté.

Le Secrétaire général a rappelé combien il avait été touché le mois dernier, lors d'une visite au Moyen-Orient avec le Président du Groupe de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, par sa rencontre avec des réfugiés en Jordanie et au Liban.

« Nous avons vu des milliers de réfugiés. Nous avons écouté leurs histoires. J'ai été profondément ému, en particulier par les rêves et la détermination des jeunes », a-t-il dit, soulignant que la moitié des réfugiés dans le monde sont des enfants.

Face à cette situation, M. Ban a appelé les dirigeants européens et mondiaux à faire preuve de plus de solidarité, non seulement à travers l'assistance aux réfugiés, mais également via leur réinstallation et l'élargissement des voies légales d'immigration.

« Les réfugiés ont le droit d'asile, pas celui à la discrimination et aux barbelés », a dit le Secrétaire général, soulignant le fait que les réfugiés peuvent aussi apporter de nouvelles compétences et leur dynamisme à la main-d'œuvre vieillissante des pays d'accueil.

« Les diaboliser est non seulement moralement répréhensible, c'est aussi faux », a-t-il insisté.

Le chef de l'ONU a par ailleurs exhorté les Etats à reconnaitre que les crises de réfugiés sont le signe de problèmes plus profonds, notamment l'enracinement de la violence et de la pauvreté dans des pays tels que la Syrie, l'Afghanistan et le Soudan du Sud.

A ce titre, M. Ban a appelé à s'attaquer aux racines profondes des conflits, y compris l'insécurité, la mauvaise gouvernance, l'exclusion politique, et les inégalités sociales et économiques.

« Le mois prochain, j'ai convoqué le premier Sommet humanitaire mondial à Istanbul. Cet évènement fournira une plate-forme pour mettre l'accent sur les causes profondes et la prévention, combler le fossé entre l'aide humanitaire et le développement, et améliorer notre réponse globale aux déplacements forcés », a déclaré le Secrétaire général, soulignant également que l'ONU organisera un Sommet sur les grands mouvements de réfugiés et de migrants, le 19 septembre prochain.

« Nous devons répondre à cette crise monumentale en faisant preuve d'une solidarité monumentale », a dit M. Ban.

Le Secrétaire général était arrivé dans la matinée de vendredi à Washington pour assister aux réunions annuelles de printemps du Fonds monétaire international et du Groupe de la Banque mondiale. Suita à son intervention lors de cet évènement sur les déplacements forcés, le chef de l'ONU s'est exprimé lors de l'assemblée inaugurale de la 'Carbon Pricing Leadership Coalition', qui rassemblait des représentants gouvernementaux, des organisations multilatérales et le secteur privé.

A cette occasion, il a appelé les institutions financières multilatérales et le secteur privé à fournir les instruments politiques nécessaires pour soutenir le passage à une économie résiliente au changement climatique.

Dans la soirée, le Secrétaire général devait participer à une célébration du partenariat entre la Banque mondiale et les Nations Unies.