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A Berlin, Ban Ki-moon s'inquiète de la rhétorique hostile aux migrants et réfugiés en Europe

Une jeune fille se tient à l'extérieur d'une tente au centre d'accueil pour réfugiés et migrants de  Vinojug à Gevgelija, dans l'ancienne République yougoslave de Macédoine. Photo : UNICEF/Ashley Gilbertson VII
Une jeune fille se tient à l'extérieur d'une tente au centre d'accueil pour réfugiés et migrants de Vinojug à Gevgelija, dans l'ancienne République yougoslave de Macédoine. Photo : UNICEF/Ashley Gilbertson VII

A Berlin, Ban Ki-moon s'inquiète de la rhétorique hostile aux migrants et réfugiés en Europe

A l'occasion d'une visite à Berlin, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a salué les efforts de la Chancelière allemande, Angela Merkel, pour la défense des droits des migrants et réfugiés en Europe, dans un contexte de rhétorique hostile à leur encontre.

A l'occasion d'une visite à Berlin, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a salué les efforts de la Chancelière allemande, Angela Merkel, pour la défense des droits des migrants et réfugiés en Europe, en dépit de la rhétorique hostile dont ils font l'objet.

« Nous avons parlé longuement des mouvements massifs de personnes qui fuient les conflits en Syrie, en Afghanistan et ailleurs, et qui arrivent en Europe. La chancelière Merkel a montré sa sagesse politique et sa compassion en essayant de garantir une approche efficace, fondée sur les droits, face à ce défi », a dit M. Ban lors d'une conférence de presse conjointe avec Mme Merkel.

« À une époque où beaucoup de gens veulent construire des murs et tourner le dos à des personnes dans le besoin, elle a tenu bon en défendant le droit international, les droits de l'homme et notre humanité commune », a-t-il ajouté. « À une époque où certains préfèrent prendre une voie plus facile, elle a montré que, pour un vrai dirigeant, les difficultés ne sont pas un obstacle pour faire ce qui est juste. Elle est une vraie autorité morale, non seulement pour l'Europe mais dans ce monde. Elle a fait preuve d'un grand leadership et de responsabilité en tant que dirigeante mondiale ».

Le Secrétaire général de l'ONU a dit craindre que de nombreux pays européens n'adoptent des politiques d'asile plus restrictives.

« Les partis politiques d'extrême-droite et nationalistes enveniment la situation alors que nous devons être à la recherche de solutions, des solutions harmonieuses basées sur une responsabilité partagée. Je suis profondément préoccupé par la montée de la rhétorique hostile aux migrants et aux réfugiés, et par les violentes attaques contre ces communautés », a-t-il souligné.

« Ces actes divisent les communautés, sèment l'instabilité et trahissent les valeurs et les normes qui sous-tendent l'Union européenne », a-t-il ajouté.

Selon lui, il faut lutter contre la traite des personnes et répondre aux difficultés auxquelles sont confrontés les pays de transit et de destination, mais aussi faire davantage pour examiner les causes profondes dans les pays d'origine. L'ONU va organiser un sommet sur cette question le 19 septembre.

« Je demande aux dirigeants mondiaux de continuer à agir de façon responsable sur la base des droits de l'homme et du droit international humanitaire, et sur le principe d'une responsabilité partagée », a dit M. Ban.

Le Secrétaire général et la Chancelière ont également discuté de la situation en Syrie. « Nous avons convenu qu'il était nécessaire que le gouvernement syrien et l'opposition s'impliquent de bonne foi au moment de reprise des pourparlers demain à Genève. Le conflit est sur le point d'entrer dans sa sixième année. Les Syriens ont besoin de retrouver leur pays », a souligné le Secrétaire général.

Les deux responsables ont aussi évoqué la situation en Ukraine et « la nécessité urgente de mettre en œuvre les accords de Minsk », a précisé M. Ban.