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Syrie : le chef de l'humanitaire de l'ONU réclame des mesures concrètes après l'accord obtenu à Munich

Une fillette porte des jerricans d'eau, le long de débris dans une rue d'Alep, en Syrie. UNICEF/NYHQ2012-1293/Romenzi
Une fillette porte des jerricans d'eau, le long de débris dans une rue d'Alep, en Syrie. UNICEF/NYHQ2012-1293/Romenzi

Syrie : le chef de l'humanitaire de l'ONU réclame des mesures concrètes après l'accord obtenu à Munich

Le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires, Stephen O'Brien, a réclamé vendredi des mesures concrètes sur le terrain après l'accord auquel sont arrivés la veille à Munich les membres du Groupe international de soutien à la Syrie sur une cessation des hostilités dans ce pays.

« Avant tout, nous devons voir des mesures concrètes sur le terrain, de sorte que les Syriens et leurs voisins puissent commencer à reconstruire leur vie et leur pays », a dit M. O'Brien dans une déclaration à la presse. « Je demande instamment aux parties au conflit de garantir un accès humanitaire complet, durable et sans restriction, y compris aux zones assiégées et difficiles à atteindre, conformément à leurs obligations découlant du droit international humanitaire ».

« Les habitants de Syrie – à Alep, Madaya, Foah et Kefraya, Deir ez-Zor et d'ailleurs – ont besoin qu'un terme soit mis à la violence brutale et aux bombardements, aux sièges, au refus de nourriture, de soins médicaux et de libre circulation », a-t-il ajouté.

Il a rappelé que l'ONU et ses partenaires avaient besoin d'un accès durable et sûr pour les travailleurs humanitaires dans tout le pays. « Nous restons prêts à fournir de l'aide et une protection aux civils qui en ont désespérément besoin, quels qu'ils soient et où qu'ils soient », a-t-il dit.

A l'occasion d'une réunion jeudi à Munich, l'ONU et ses partenaires au sein du Groupe international de soutien à la Syrie ont décidé que l'accès humanitaire aux zones assiégées dans ce pays débuterait cette semaine et qu'un groupe de travail élaborerait dans la semaine à venir les modalités d'une cessation des hostilités à travers le pays.

L'accès humanitaire aux zones assiégées sera une première étape vers un accès complet, durable et sans restriction à travers tout le pays, a précisé le Groupe de soutien.

Un groupe de travail sur le cessez-le-feu a été établi, sous l'égide de l'ONU. Il est chargé de développer les modalités pour la cessation des hostilités.

Outre l'ONU, le Groupe international de soutien à la Syrie comprend la Ligue des Etats arabes, la Chine, l'Egypte, l'Union européenne, la France, l'Allemagne, l'Iran, l'Iraq, l'Italie, la Jordanie, le Liban, l'Organisation de la coopération islamique, Oman, Qatar, la Russie, l'Arabie saoudite, la Turquie, les Emirats arabes unis, le Royaume Uni, et les Etats-Unis.

Vendredi, le groupe de travail sur l'accès humanitaire établi par l'accord de Munich s'est réuni à Genève sous l'égide de l'ONU. La réunion a été présidée par Jan Egeland, un conseiller de l'Envoyé spécial pour la Syrie, Staffan de Mistura, a précisé le porte-parole du Secrétaire général de l'ONU, lors d'un point de presse à New York.

« M. Egeland a indiqué que des demandes d'accès ont déjà été soumises aux parties prenantes qui encerclent les zones assiégées », a précisé ce porte-parole, Stéphane Dujarric.

Alors qu'il se trouvait à Montréal, au Canada, vendredi, le Secrétaire général Ban Ki-moon s'est félicité de l'accord obtenu à Munich.

“Des dizaines de milliers de personnes ont besoin d'une aide vitale et le pays tout entier a besoin de paix”, a dit M. Ban lors d'un point de presse à l'issue d'une rencontre avec le maire de Montréal, Denis Coderre.

Le Conseiller spécial du Secrétaire général sur la prévention du génocide, Adama Dieng, et la Conseillère spéciale du Secrétaire général sur la responsabilité de protéger, Jennifer Welsh, ont exprimé de leur côté leur préoccupation concernant l'aggravation de la crise humanitaire et le manque de protection des populations civiles en Syrie.

Dans un communiqué de presse conjoint publié vendredi soir, ils ont salué l'accord obtenu à Munich et ont réitéré “leur soutien aux mesures positives prises par le Groupe international de soutien à la Syrie et exhorté les membres de ce groupe à s'assurer que leurs décisions soient davantage que des engagements sur le papier et soient appliquées sur terrain sans délai”.