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Syrie : l'ONU plaide pour une transition politique basée sur le Communiqué de Genève

Un jeune Syrien porte son frère à travers la frontière entre la Grèce et l'ancienne République yougoslave de Macédoine, près d'Eidomeni, en Grèce, en juin 2015.  Photo : UNHCR/A. McConnell
Un jeune Syrien porte son frère à travers la frontière entre la Grèce et l'ancienne République yougoslave de Macédoine, près d'Eidomeni, en Grèce, en juin 2015. Photo : UNHCR/A. McConnell

Syrie : l'ONU plaide pour une transition politique basée sur le Communiqué de Genève

Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a appelé mercredi le Conseil de sécurité à soutenir les efforts de l'ONU visant à promouvoir en Syrie une transition politique basée sur le Communiqué de Genève et a promis d'autre part un Plan d'action pour lutter contre l'extrémisme violent.

« Nous devons prendre des mesures d'urgence pour protéger les civils des violations généralisées des normes internationales en matière de droits de l'homme et de droit humanitaire », a déclaré M. Ban à l'ouverture d'une réunion ministérielle du Conseil sur le règlement des conflits au Moyen-Orient et en Afrique du Nord et la lutte contre la menace terroriste dans la région. Cette réunion était organisée, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, par la Russie, qui préside en septembre le Conseil de sécurité.

« Nous avons l'obligation vis-à-vis du peuple syrien de contribuer à faire en sorte que les auteurs de graves crimes soient amenés à rendre des comptes. J'appelle le Conseil à soutenir vigoureusement les efforts de mon Emissaire spécial (Staffan de Mistura) visant à promouvoir en Syrie une transition politique complète et crédible sur la base du Communiqué de Genève », a-t-il ajouté.

Adopté en juin 2012 par le Groupe d'action sur la Syrie, le Communiqué de Genève prévoyait la mise en place dans ce pays d'un gouvernement de transition qui puisse inclure des membres du gouvernement actuel.

Déplorant que le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord soient « le théâtre de certains des conflits les plus sanglants et des crises humanitaires les plus graves de notre époque » et que des groupes terroristes en tirent avantage pour « élever encore le niveau d'horreur et compliquer la recherche de solutions », M. Ban a déclaré aux ministres des 15 Etats membres du Conseil : « L'Iraq, la Libye, la Syrie et le Yémen sont notre préoccupation commune et leur résolution relève de notre responsabilité conjointe ».

Notant que les Etats membres marqueront l'an prochain le 10ème anniversaire de l'adoption de la Stratégie mondiale des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme, M. Ban a affirmé que cette stratégie, « désormais bien établie comme cadre d'action universellement accepté », devait maintenant être « mise en œuvre de manière plus concrète ».

Ces efforts, a-t-il cependant souligné, « doivent être équilibrés et enracinés dans le droit international en matière de droits de l'homme ». Il faut aussi garder à l'esprit la nécessité d'éviter que la mise en œuvre de cette stratégie « n'entraîne des conséquences non prévues ».

« Il ne suffit pas de lutter contre le terrorisme; nous devons également empêcher l'extrémisme violent, tout en veillant à ne pas prendre de mesures qui ne feraient qu'alimenter le ressentiment et le sentiment d'exclusion dont se nourrit l'extrémisme violent », a mis en garde M. Ban.

Il a annoncé qu'il présenterait aux Etats membres, lors de cette Assemblée générale, un Plan d'action global exposant par quels moyens ils peuvent travailler conjointement dans ce but.

Ce Plan d'action « recommandera des moyens par lesquels les Etats membres peuvent faire face aux forces motrices de l'extrémisme violent aux niveaux mondial, régional, national et local », a-t-il dit.

Il contiendra également, a précisé M. Ban, des éléments sur la façon dont le système des Nations Unies peut appuyer les Etats membres par une approche holistique mobilisant « l'ONU tout entière » et comprenant la paix et la sécurité, le développement durable, les droits de l'homme et l'action humanitaire.

« Nous devons travailler ensemble en utilisant tous les outils de l'ONU », a conclu M. Ban. « Les peuple du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord méritent notre soutien total pour faire face à ces épreuves et pour conduire la région sur le chemin de la liberté, de la sécurité et de la dignité pour tous ».