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Le cap des 300.000 migrants ayant traversé la Méditerranée au péril de leur vie en 2015 est atteint, selon le HCR

Un groupe d'Afghans arrive sur l'île grecque de Lesbos après avoir voyagé sur un radeau pneumatique depuis la Turquie. Des centaines de milliers de réfugiés et de migrants utilisent cette route maritime dangereuse à travers la Méditerranée en 2015.
UNHCR/A. McConnell
Un groupe d'Afghans arrive sur l'île grecque de Lesbos après avoir voyagé sur un radeau pneumatique depuis la Turquie. Des centaines de milliers de réfugiés et de migrants utilisent cette route maritime dangereuse à travers la Méditerranée en 2015.

Le cap des 300.000 migrants ayant traversé la Méditerranée au péril de leur vie en 2015 est atteint, selon le HCR

Le nombre de réfugiés et migrants ayant traversé la mer Méditerranée au péril de leur vie à destination de l'Europe en 2015 a dépassé les 300.000 personnes, dont près de 200.000 d'entre elles ont débarqué en Grèce et 110.000 en Italie, a déclaré vendredi le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

« Cela représente une augmentation importante par rapport à l'année dernière, où 219.000 personnes ont traversé la Méditerranée au total », a indiqué Melissa Fleming, une porte-parole du HCR, lors d'un point de presse à Genève.

Parallèlement, environ 2.500 réfugiés et migrants sont estimés avoir péri ou disparu durant la traversée depuis le début de l'année, a ajouté Mme Fleming, précisant que ce bilan ne tient pas compte de la tragédie survenue la veille au large de la Libye.

La porte-parole du HCR a en effet déploré les pertes en vies humaines enregistrées au cours des derniers jours lors de trois incidents distincts.

Selon elle, les garde-côtes libyens ont réalisé deux opérations de sauvetage jeudi matin, au large de la ville portuaire de Zwara, où deux bateaux transportant environ 500 réfugiés et migrants au total ont été interceptés et leurs survivants ramenés sur les côtes libyennes. Mme Fleming a indiqué que 200 personnes sont toujours portées disparues et présumées mortes suite à cet incident, alors qu'un nombre encore indéterminé de corps a été retrouvé.

D'autre part, le mercredi 26 août, des secouristes venus à l'aide d'un bateau au large de la côte libyenne ont trouvé 51 personnes mortes par asphyxie dans la cale du navire. Selon les survivants, les passeurs auraient fait payer les migrants pour leur permettre de sortir de la cale afin de respirer. Le 15 août dernier, a rappelé la porte-parole du HCR, lors d'un incident similaire, les corps de 49 personnes avaient été retrouvés dans la cale d'un autre bateau, suite à l'inhalation de fumées toxiques.

Enfin, mercredi août également, un canot pneumatique transportant environ 145 réfugiés et migrants a connu des difficultés lorsque la personne à la manœuvre a accidentellement fait basculer le bateau d'un côté, a expliqué Mme Fleming, provoquant la chute en mer de plusieurs personnes, dont 18 sont toujours portées disparues et présumées noyées. Trois femmes ont ensuite été piétinées à mort sur le canot dans la bousculade qui a suivi l'incident. Les survivants ont été secourus et emmenés à Lampedusa, y compris le nourrisson de deux mois d'une des trois femmes mortes durant la traversée.

Malgré les efforts concertés de l'opération conjointe européenne de recherche et de sauvetage FRONTEX, qui a sauvé des dizaines de milliers de vies cette année, la mer Méditerranée continue d'être la voie de passage la plus meurtrière pour les réfugiés et les migrants, a déclaré la porte-parole du HCR.

La plupart des personnes arrivant par la mer en Europe du Sud, notamment en Grèce, proviennent de pays touchés par la violence et les conflits, comme la Syrie, l'Iraq et l'Afghanistan. Physiquement épuisés et psychologiquement traumatisés, ils ont besoin d'une protection internationale.

Le HCR a donc appelé tous les gouvernements concernés à fournir une réponse collective et à faire preuve d'humanité, conformément à leurs obligations internationales.