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De hauts responsables de l'ONU alertent le Conseil de sécurité sur la tragédie en Syrie

Le Conseil de sécurité de l'ONU.
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Le Conseil de sécurité de l'ONU.

De hauts responsables de l'ONU alertent le Conseil de sécurité sur la tragédie en Syrie

Trois hauts responsables des Nations Unies ont alerté, mardi matin, les membres du Conseil de sécurité sur la situation dramatique des Syriens déplacés dans leur propre pays ou qui traversent les frontières pour fuir les combats.

« À l'intérieur de la Syrie, 7,8 millions de Syriens ont besoin d'une aide humanitaire et près de la moitié d'entre eux sont des enfants », a expliqué la Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires et Coordonnatrice des secours d'urgence, Valerie Amos.

Malgré les efforts humanitaires considérables qui sont entrepris pour atteindre ces civils dans les zones contrôlées par les parties au conflit, ainsi que dans les zones de combat, cette aide, a-t-elle dit, demeure insuffisante.

Mme Amos a insisté sur les conséquences dévastatrices de cette crise sur la société syrienne, en citant la destruction des infrastructures et de nombreux édifices appartenant au patrimoine culturel du pays, ainsi que celle des réseaux familiaux et communautaires. « Nous assistons, a-t-elle dit, à la destruction d'un pays et de son peuple. »

Actuellement, 1,8 million de réfugiés syriens sont accueillis dans les pays de la région. En moyenne, 6 000 personnes quittent la Syrie chaque jour, a précisé le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), António Guterres.

« Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés n'avait jamais connu un tel flux de réfugiés depuis le génocide au Rwanda, il y a 20 ans », a-t-il fait remarquer.

Par ailleurs, la situation de ces réfugiés se dégrade considérablement et il est de plus en plus difficile de garantir la sûreté et la protection des personnes qui veulent fuir la Syrie vers d'autres pays de la région, a-t-il prévenu, en faisant état d'incidents qui se sont produits notamment au Liban, en Iraq et en Égypte.

Entre mars 2011 et la fin du mois d'avril 2013, 92 201 personnes ont été tuées en Syrie, a précisé le Sous-Secrétaire général des Nations Unies aux droits de l'homme, Ivan Šimonović, qui a noté que de graves violations des droits de l'homme, des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité étaient constamment commis dans le pays.

Il s'est aussi dit très préoccupé par les flux de combattants étrangers en Syrie, qui viennent aider les deux parties au conflit. « Le rapatriement de ces combattants étrangers dans des cercueils exacerbe les tensions dans les États voisins », a-t-il prévenu, en appelant à cesser toute fourniture d'armes aux deux parties et à redoubler d'efforts en faveur d'une solution politique du conflit.