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L'ONU se félicite de pouvoir enquêter sur les allégations de violations des droits de l'enfant en Syrie

Des enfants syriens devant une tente du HCR, dans le camp de réfugiés de Za'atri, situé en Jordanie.
HCR/M. Abu Asaker
Des enfants syriens devant une tente du HCR, dans le camp de réfugiés de Za'atri, situé en Jordanie.

L'ONU se félicite de pouvoir enquêter sur les allégations de violations des droits de l'enfant en Syrie

De retour d'une visite en Syrie, une responsable des Nations Unies a salué l'engagement pris par les autorités de ce pays pour permettre à l'ONU d'enquêter sur les allégations de violations des droits de l'enfant qui y auraient été perpétrées.

« Ceci nous permettra de mieux surveiller et signaler les graves violations commises contre des enfants de manière à pouvoir agir directement auprès des auteurs de tels actes », s'est félicité la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, Leila Zerrougui.

« La situation à laquelle j'ai assisté en Syrie est terrible pour les enfants », a-t-elle ajouté. « La fin immédiate des violences et une paix inclusive sont les seules options viables si nous voulons préserver la génération future ».

Ses remarques concluaient un déplacement de quatre jours dans le pays, qui s'est achevé lundi, et au cours duquel Mme Zerrougui a demandé aux responsables gouvernementaux et à ceux de l'opposition armée un renforcement de la protection des enfants.

Selon les estimations de l'ONU, plus de 20.000 personnes, principalement des civils, ont trouvé la mort en Syrie depuis le début du soulèvement contre le régime du Président Al-Assad l'an dernier. L'ONU estime à 2,5 millions le nombre de Syriens qui nécessitent une assistance humanitaires dans le pays et à plus d'un demi-million le nombre de ceux qui se sont réfugiés dans les pays voisins.

Au cours de ses entrevues, Mme Zerrougui a exprimé la profonde préoccupation que lui inspirent la poursuite des combats et son impact sur les enfants, en particulier le recours aux armes lourdes et le bombardement de zones à forte densité de population. Elle a également plaidé en faveur d'une sanctuarisation des écoles, qui doivent cessées d'être utilisées à des fins militaires par les forces gouvernementales syriennes et celles de l'opposition.

« Les évènements de dimanche dernier dans le camp d'Al-Yarmouk, qui se sont soldés par la mort de jeunes Palestiniens, sont juste un exemple des horreurs auxquelles les enfants continuent de faire face chaque jour en Syrie », a affirmé la Représentante spéciale.

D'après l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), les Syriens et les 150.000 réfugiés palestiniens résidants à Yarmouk, une banlieue de Damas où est situé le camp, ont été traumatisés par des affrontements armés particulièrement soutenus, dont des frappes aériennes.

« Des informations crédibles font état de pertes civiles, de blessures et de destructions de propriétés à Yarmouk », a accusé hier l'UNRWA, qui évoque des vagues de déplacements supplémentaires alors que les résidents peinent à trouver un abri sur fond de poursuite des violences.

Le Bureau de la Représentante spéciale rappelle que, plus tôt cette année, les forces gouvernementales syriennes ont été, pour la première fois, inscrites sur « la Liste de la honte » établie par le Secrétaire général Ban Ki-moon, et sur laquelle figurent les parties à un conflit qui recrutent ou utilisent des enfants, les tuent ou les mutilent ou commettent des violences sexuelles contre eux. Des groupes d'opposition armés utiliseraient également des enfants comme espions ou brancardiers, notamment.

Bien que les conditions de sécurité n'aient pas permis à Mme Zerrougui de rencontrer personnellement l'opposition armée, elle a pris contact avec deux de ses commandants afin d'évoquer ces allégations et déplorer auprès d'eux les tactiques ayant provoqué la mort de civils innocents, notamment d'enfants.

« Nos yeux restent rivés sur l'opposition pour déterminer si oui ou non, de graves violations ont été commises, dans l'objectif de renforcer la protection des filles et des garçons », a assuré la Représentante spéciale.