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Le Conseil de sécurité exige la fin des graves violations des droits de l'enfant dans les conflits armés

La Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, Leila Zerrougui, s'addresse au Conseil des droits de l'homme, le 11 septembre 2002.
Violaine Martin
La Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, Leila Zerrougui, s'addresse au Conseil des droits de l'homme, le 11 septembre 2002.

Le Conseil de sécurité exige la fin des graves violations des droits de l'enfant dans les conflits armés

Le Conseil de sécurité a exigé mercredi de toutes les parties à des conflits armés qui commettent de graves violations des droits de l'enfant, telles que le recrutement et l'emploi d'enfants, les meurtres et les mutilations, les violences sexuelles, les enlèvements, les attaques contre des écoles et des hôpitaux, qu'elles mettent immédiatement un terme à de telles pratiques et prennent des mesures spéciales pour protéger les enfants.

Dans une résolution adoptée par 11 voix pour et quatre abstentions – Azerbaïdjan, Chine, Pakistan et Fédération de Russie – le Conseil a également demandé aux États Membres concernés de « traduire en justice les responsables de telles violations en ayant recours à leur système judiciaire national et, le cas échéant, aux mécanismes de justice internationale. »

Le 12 juin dernier, le Secrétaire général avait rendu publique sa « liste de la honte », sur laquelle figurent 52 parties à un conflit qui se sont rendues coupables de crimes à l'encontre d'enfants, dont quatre pour la première fois en Syrie, au Yémen et au Soudan.

Parallèlement, depuis septembre dernier, cinq nouveaux plans d'action pour mettre fin et prévenir le recrutement et l'emploi d'enfants ont été signés entre les Nations Unies et les parties concernées en République centrafricaine, au Soudan du Sud, en Somalie et au Myanmar. Par ailleurs, les autorités de transition en place jusqu'au 20 août en Somalie sont devenues le mois dernier la première partie à signer un plan d'action prohibant le meurtre et la mutilation d'enfants par ses forces armées.

« Des progrès considérables ont été accomplis, plus que nous n'en avions constaté au cours des années précédentes », a relevé la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés lors de ce débat public du Conseil.

« Mais la tâche est encore loin d'être accomplie », a poursuivi Leila Zerrougui. Cinquante-deux d'entre eux sont des groupes armés non étatiques, tandis que dix sont des forces gouvernementales, a-t-elle dit. De même, cinq parties ont été inscrites sur les listes pour des attaques lancées contre des écoles et des hôpitaux.

Aussi s'est-elle félicitée du fait que 20 autres plans d'action soient en cours de développement, citant notamment celui sur le point d'être finalisé et signé par la République démocratique du Congo (RDC) dans les semaines à venir.

L'an dernier, des changements énormes ont été observés dans l'environnement international, créant ainsi de nouvelles opportunités, mais aussi de nouveaux défis pour les Nations Unies sur ce sujet, a expliqué la Représentante spéciale, en citant les situations en Libye, en Syrie ou au Mali, qui posent de nouvelles menaces pour les enfants que le Conseil, ainsi que son Bureau et ses partenaires, doivent régler.

Egalement présent à ce débat du Conseil de sécurité, le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, a indiqué que l'architecture du maintien de la paix des Nations Unies pouvait contribuer d'une manière unique à la protection des enfants en temps de conflit armé.

Il a donné l'exemple de la RDC, où le déploiement de conseillers et militaires de la Mission de stabilisation dans ce pays (MONUSCO) a permis le désarmement, la démobilisation et la réintégration d'enfants en apportant un appui logistique et sécuritaire critique. « Ces quatre derniers mois, au moins 38 enfants ont pu échapper au groupe M23 dans l'est de la RDC et bénéficier de la protection des soldats de la Mission », a-t-il annoncé aux membres du Conseil.

Ces conseillers, a-t-il expliqué, travaillent étroitement avec toutes les composantes civiles, y compris les coordonnateurs pour les droits de l'homme et l'état de droit et les conseillers pour la protection des femmes, afin de promouvoir les synergies dans le champ de la protection des enfants.