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Le Conseil de sécurité annonce la fin de la Mission de supervision des Nations Unies en Syrie

Le Représentant permanent de la France auprès des Nations Unies et Président du Conseil de sécurité pour le mois d'août 2012, Gérard Araud.
Le Représentant permanent de la France auprès des Nations Unies et Président du Conseil de sécurité pour le mois d'août 2012, Gérard Araud.

Le Conseil de sécurité annonce la fin de la Mission de supervision des Nations Unies en Syrie

Le Conseil de sécurité a annoncé jeudi la fin, dimanche à minuit, de la Mission de supervision des Nations Unies en Syrie (MISNUS), qui laissera la place à un « bureau de liaison » basé à Damas.

« Les conditions nécessaires pour permettre l’éventuel renouvellement du mandat de la Mission ne sont pas remplies », a expliqué aux journalistes l’Ambassadeur de la France, Gérard Araud, qui préside le Conseil au mois d’août.

Comme l’indique le Secrétaire général Ban Ki-moon au Président du Conseil dans une lettre en date du 10 août, « la cessation de l’usage des armes lourdes, ainsi qu’une réduction du niveau de violence par toutes les parties susceptible de permettre à la Mission de s’acquitter de son mandat, telles que préconisées dans la résolution 2059 (2012), ne se sont pas matérialisées ».

Adoptée le 20 juillet dernier, cette résolution, qui prorogeait de 30 jours le mandat de la MISNUS, déclarait que le Conseil ne serait disposé à le proroger de nouveau par la suite que si les conditions évoquées ci-dessus étaient réunies.

À l’issue de consultations à huis clos, M. Araud a toutefois expliqué que les 15 membres du Conseil comptaient répondre favorablement aux recommandations de M. Ban, qui préconise dans sa lettre le maintien d’une présence onusienne sur le terrain.

« Le maintien d’une présence de l’ONU en Syrie, qui irait au-delà de l’action humanitaire capitale que mène le système des Nations Unies, permettrait d’avoir des rapports systématiques et constructifs avec les parties syriennes, pour solliciter leurs vues et les associer à l’édification d’un avenir de paix […] », écrit le Secrétaire général.

« Je compte donc m’employer, dans un avenir immédiat, à établir une présence effective et souple des Nations Unies en Syrie qui accompagnera les efforts déployés par l’ONU et les parties pour mettre un terme aux hostilités et […] aider les Syriens à mettre en œuvre les mesures qu’ils auront arrêtées pour parvenir à un règlement politique négocié inclusif », a-t-il ajouté.

Le Conseil est parvenu à la conclusion que la MISNUS n’avait plus de raison d’être lors de consultations à huis clos, au cours desquelles ses membres ont entendu un exposé du Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix, Edmond Mulet, qui leur a expliqué que les deux parties avaient fait le choix de se « livrer une guerre ».

M. Mulet a confirmé aux journalistes la disparition de la Mission et la création prochaine d’un « bureau de liaison » de l’ONU dans la capitale syrienne, avec l’agrément des autorités. Même si son mandat reste encore à définir, cette structure sera administrée par le Département des affaires politiques et formée de 20 à 30 personnes, dont des conseillers militaires.

L’Ambassadeur Araud a indiqué de son côté que ce bureau de liaison aurait notamment pour objectif d’aider le successeur de Kofi Annan au poste d’Envoyé spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue des États arabes à s’acquitter de son rôle de médiation et de facilitation d’une solution pacifique.