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Somalie : le Conseil de sécurité approuve la hausse des effectifs de l'AMISOM

Des soldats burundais servant au sein de forces de l'Union africaine en Somalie.
Des soldats burundais servant au sein de forces de l'Union africaine en Somalie.

Somalie : le Conseil de sécurité approuve la hausse des effectifs de l'AMISOM

Le Conseil de sécurité a prié l'Union africaine de porter l'effectif de sa mission en Somalie (AMISOM) de 12.000 à un maximum de 17.731 hommes, afin de lui permettre de s'acquitter de son mandat.

Le Conseil de sécurité a prié mercredi l'Union africaine de porter l'effectif de sa mission en Somalie (AMISOM) de 12.000 à un maximum de 17.731 hommes, afin de lui permettre de s'acquitter de son mandat conformément au nouveau concept stratégique.

Le Conseil, par sa résolution 2036 (2012), adoptée à l'unanimité, suit ainsi les recommandations formulées par le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dans son rapport sur la situation en Somalie.

Le 5 janvier dernier, le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine avait approuvé le concept stratégique de l'AMISOM, en priant le Conseil de sécurité de l'ONU d'examiner la question du soutien indispensable pour permettre sa mise en œuvre immédiate.

L'AMISOM, en vertu de la résolution 2036, dont le texte avait été présenté par le Royaume-Uni, « s'établira dans les quatre secteurs définis dans le concept stratégique » et « y prendra, en coordination avec les Forces de sécurité somaliennes, toutes les mesures nécessaires pour faire reculer la menace que représentent Al-Shebaab et les autres groupes armés de l'opposition, afin d'instaurer dans toute la Somalie des conditions propices à une gouvernance efficace et légitime ».

L'AMISOM devra, en exécutant son mandat, « agir en conformité avec le droit international humanitaire et le droit relatif aux droits de l'homme et aux réfugiés applicables et dans le respect de la souveraineté, de l'intégrité territoriale, de l'indépendance politique et de l'unité de la Somalie ».

De même, le Conseil a décidé « à titre exceptionnel » de renforcer le dispositif d'appui à l'AMISOM « afin qu'il prenne en compte le remboursement du matériel appartenant aux contingents ».

Il « exige de toutes les parties et de tous les groupes armés qu'ils prennent les mesures voulues pour assurer la sûreté et la sécurité du personnel et des fournitures humanitaires ». En outre, il « exige de toutes les parties qu'elles fassent en sorte que l'aide humanitaire parvienne, sans entrave ni retard et dans son intégralité, à ceux qui en ont besoin dans toute la Somalie ».

Il décide enfin que « les autorités somaliennes prendront les mesures voulues pour empêcher l'exportation de charbon de bois » dans le pays et que tous les États Membres « feront le nécessaire » pour en prévenir l'importation directe ou indirecte.

La résolution a été adoptée avant l'ouverture de la Conférence internationale sur la Somalie, qui aura lieu à Londres jeudi.

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est félicité mercredi, dans une déclaration à la presse de son porte-parole, de la résolution du Conseil de sécurité.

"Une AMISOM élargie est indispensable pour aider le Gouvernement fédéral de transition à étendre son autorité sur un territoire plus important dans le sud et le centre de la Somalie et pour réduire de manière significative les capacités militaires de la rébellion à travers le pays", a dit le porte-parole.

Mercredi, le Conseil de sécurité a également examiné de nouveau la possibilité de créer des juridictions spécialisées pour juger les personnes soupçonnées de piraterie aux larges des côtes somaliennes et dans d'autres États de la région.

Après une première étude, la Conseillère juridique des Nations Unies, Patricia O'Brien, a indiqué que les pays de la région s'y opposent. Le Kenya, Maurice, les Seychelles, la Somalie et la République-Unie de Tanzanie craignent que la création de juridictions spécialisées ne détourne des ressources judiciaires déjà limitées. Il reste encore à prouver, reconnaît-elle, que ces tribunaux seront pleinement utilisés.

En effet, en 2011, les trois coalitions navales qui participent à la lutte contre la piraterie n'avaient formulé que trois demandes de comparution au Kenya et aux Seychelles impliquant 42 suspects. Le Conseiller spécial du Secrétaire général, Jack Lang, avait lui-même dit en janvier 2011 que 90% des personnes arrêtées en mer étaient relâchées.

Depuis le rapport du Secrétaire en date du 15 juin 2011, le nombre des États qui poursuivent les auteurs d'actes de piraterie au large des côtes somaliennes s'est maintenu à 20, et le nombre total des poursuites en cours est passé de 1.011 à 1.063, dont plus de 600 dans la région.

Pour sa part, le Directeur exécutif de l'Office des Nations Unies pour la drogue et le crime (UNODC), Youri Fedotov, a indiqué qu'en 2011, les pirates avaient obtenu 170 millions de dollars de rançon contre 110 millions en 2010, et que le montant moyen des demandes de rançon se chiffrait aux alentours de 5 millions de dollars, contre 3 ou 4 millions les années précédentes.

M. Fedotov a prôné une approche inter-agences plus ferme qui tienne compte non seulement des aspects judiciaires et du respect de l'état de droit, mais aussi des causes sous-jacentes de la piraterie.