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L'ONU veut continuer à resserrer les liens avec les organisations régionales

Le chef des opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous.
Le chef des opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous.

L'ONU veut continuer à resserrer les liens avec les organisations régionales

Le nouveau Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies, Hervé Ladsous, a insisté jeudi sur la nécessité de resserrer encore les liens avec les organisations régionales et les agences des Nations Unies, alors que le maintien de la paix est exposé à un environnement souvent hostile et à la menace grandissante de groupes non étatiques.

Le nouveau Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies, Hervé Ladsous, a insisté jeudi sur la nécessité de resserrer encore les liens avec les organisations régionales et les agences des Nations Unies, alors que le maintien de la paix est exposé à un environnement souvent hostile et à la menace grandissante de groupes non étatiques.

A l'occasion de sa première conférence de presse au siège de l'ONU à New York, il a rappelé qu'il y a à peine trois jours, trois casques bleus avaient été tués au Darfour et qu'un total de 86 personnels du maintien de la paix ont péri dans le cadre de leurs fonctions depuis le début de l'année. Il a assuré qu'il ne ferait aucun compromis sur la question de la sécurité et de la protection des personnels des Nations Unies.

Saluant le « courage immense » des 120.000 personnels déployés actuellement dans 16 opérations de maintien de la paix dans le monde, dont 27.000 civils, il a souhaité que le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) continue d'investir dans leurs compétences et leurs connaissances.

Parallèlement au secteur opérationnel, M. Ladsous a souligné la nécessité de continuer à réfléchir aux moyens d'affiner le maintien de la paix, affirmant qu'il entendait y faire plusieurs réformes et en développer les capacités pour mieux aider les pays à construire des institutions policières et judiciaires solides, et à mieux protéger les droits de l'homme dans leur ensemble, ceux des enfants et des femmes en particulier.

Le XXIe siècle n'a pas vu les menaces diminuer et dans ce contexte, le maintien de la paix a un rôle essentiel à jouer, a-t-il estimé. Il a notamment salué les récents succès remportés en Côte d'Ivoire, « une victoire de la démocratie grâce aux Nations Unies et à leurs personnels de maintien de la paix », ainsi qu'au Soudan et au Soudan du Sud.

C'est d'ailleurs dans ces deux derniers pays qu'il effectuera sa première visite officielle dans deux semaines, avant de se rendre à Addis-Abeba pour rencontrer l'Union africaine.

M. Ladsous a reconnu que de nombreuses difficultés persistaient au Soudan et au Soudan du Sud, à la fois dans les liens avec les autorités, notamment pour l'obtention des visas, des autorisations de vols ou de circulations sur les routes, et en matière de sécurité. Une fois la saison des pluies terminée, les mouvements de population vont reprendre et de nouveaux problèmes risquent de survenir, a-t-il prévenu.

Il a néanmoins salué deux évènements positifs récents : l'acceptation par le Soudan du Sud du principe d'une Mission des Nations Unies dans le pays (MINUSS), et la rencontre entre les Présidents du Soudan et du Soudan du Sud, témoignage de leur volonté de travailler ensemble.

Hervé Ladsous a aussi souligné l'importance de la réforme du secteur de la sécurité pour une consolidation de la paix efficace, rappelant que 14.000 personnels du maintien de la paix exercent actuellement dans la police ou dans la formation de forces de police dans les pays accueillant des missions des Nations Unies.

Alors que le maintien de la paix a atteint l'amplitude la plus élevée de son histoire, M. Ladsous a été interrogé sur un possible risque de saturation de ses capacités. Il a reconnu que dans un contexte de contraintes financières, il était nécessaire de faire preuve d'efficacité et de parfois recourir à des coupes, mais a soutenu que le concept de saturation était relatif.

Il a rappelé que le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) recommandait au Conseil de sécurité de réduire sa Mission en Haïti (MINUSTAH) au niveau d'avant le séisme.

Concernant la Libye, il a noté que les nouvelles autorités du pays n'avaient pas manifesté le désir d'accueillir une opération militaire. Ce qu'elles souhaitent, c'est une Mission des Nations Unies compacte qui les aide à mettre en place leurs nouvelles institutions, notamment des conseillers dans le domaine de l'état de droit.