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Espèces menacées : création d'un fonds pour l'éléphant africain

Un éléphant dans le Parc national de Mikumi, en Tanzanie.
Un éléphant dans le Parc national de Mikumi, en Tanzanie.

Espèces menacées : création d'un fonds pour l'éléphant africain

Des mesures importantes ont été décidées pour assurer la survie des éléphants, des rhinocéros, des serpents et autres espèces menacées lors de la 61ème session du Comité permanent de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) qui s'est conclue vendredi à Genève.

Un fonds a été créé pour mettre en œuvre le Plan d'action pour l'éléphant africain. L'Allemagne, les Pays-Bas et la France ont d'ores et déjà contribué à ce fonds et d'autres pays ont promis de suivre.

« Nous nous espérons que les bailleurs seront sensibles aux besoins urgents de l'Afrique et qu'ils soutiendront le Plan d'action pour l'éléphant africain. L'objectif est de collecter 100 millions de dollars sur les trois années à venir afin de soutenir les capacités pour mettre en oeuvre la loi et assurer la survie à long terme de l'éléphant africain », a déclaré le Secrétaire général de la CITES, John Scanlon.

Lors d'une session à huis clos, le Comité a examiné la question du braconnage d'éléphants d'Afrique et d'Asie et celle du commerce illégal de l'ivoire. Selon des rapports préparés par le programme de surveillance de la CITES sur l'abattage illégal d'éléphants, les niveaux de braconnage et de commerce illégal ont en 2010 atteint des records jamais vus depuis 2002, l'Afrique centrale étant le plus durement frappé. Les causes seraient la pauvreté et le manque d'application des lois en vigueur combinés à une demande accrue, principalement chinoise. Le Comité a demandé à la Thaïlande de présenter un bilan montrant les progrès réalisés dans la régularisation du commerce intérieur de l'ivoire et du commerce illégal. Le Gabon et la Somalie restent suspendus du commerce international.

Le Comité a reconnu que le braconnage de rhinocéros et le commerce illégal de leurs défenses représentent un défi majeur qui demande une approche nouvelle. U groupe d'experts va suivre de près les progrès réalisés à la fois par les pays qui abritent des rhinocéros ainsi que par ceux qui importent des produits issus des rhinocéros. Selon un rapport élaboré par le gouvernement d'Afrique du sud, 174 rhinocéros ont été abattus durant les premiers six mois de l'année dans ce pays. Cela montre une nette augmentation du braconnage. Depuis janvier, 122 braconniers suspectés ont été arrêtés en Afrique du sud, 60 d'entre eux dans le parc naturel de Kruger, qui devrait pourtant être un sanctuaire pour les animaux.

Les rhinocéros sont menacés par le braconnage dans tous les pays où ils vivent, et particulièrement en République démocratique du Congo, en Inde, au Mozambique, au Népal, en Afrique du sud et au Zimbabwe. Le Comité a également examiné les progrès réalisés par le Pérou sur la certification d'origine du bois d'acajou provenant du bassin amazonien. Le Comité a reconnu les efforts fournis pour établir un système de contrôle conçu pour assurer une exploitation durable et un commerce légal. La Bolivie a de son côté annoncé qu'elle avait décidée un moratoire volontaire sur les exportations d'acajou pour la deuxième moitié de 2011.

De lundi à vendredi, 300 personnes du monde entier issues de partis politiques, d'organisations internationales, du secteur privé et d'organisations non gouvernementales spécialisées dans la conservation de la faune et le commerce international ont participé à la session du Comité permanent de la CITES.