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Espèces menacées : le Comité permanent de la CITES en session à Genève

Un éléphant dans le Parc national de Mikumi, en Tanzanie.
Un éléphant dans le Parc national de Mikumi, en Tanzanie.

Espèces menacées : le Comité permanent de la CITES en session à Genève

Le Comité permanent de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) tient cette semaine de lundi à vendredi à Genève sa 61ème session, avec notamment à l'ordre du jour l'établissement de nouveaux mécanismes financiers, la préservation des éléphants et la réduction du braconnage des rhinocéros, des tigres et autres grands félins.

Plus de 300 participants du monde entier participent à cette session, dont des représentants de partis politiques, d'organismes intergouvernementaux, du secteur privé et d'ONG spécialisées.

Le Comité permanent de la CITES est chargé de vérifier que les règles sur le commerce international de plus de 34.000 espèces sont respectées. Lors de sa 61e session, il examinera également la commercialisation du caviar et de l'esturgeon, la préservation de l'acajou et d'autres variétés de bois, et enfin l'emploi des peaux de reptiles par l'industrie du cuir.

« Des solutions financières innovantes sont nécessaires pour arriver aux objectifs de conservation. Avec près de sept milliards de personnes consommant chaque jour de la biodiversité sous forme de médicaments, de nourriture, de vêtements, de meubles, de parfums ou d'autres articles de luxe, une CITES robuste est plus que jamais nécessaire. Une coopération renforcée avec d'autres organisations et initiatives est cruciale pour combler le fossé financier entre les coûts qu'engendre la mise en œuvre efficace des règles de la CITES et les ressources qui sont actuellement allouées à cet effet », a déclaré le Secrétaire général de la CITES John E. Scanlon.

En matière de protection des éléphants, qui selon un rapport élaboré en 2010 font l'objet d'un braconnage qui atteint le niveau le plus élevé depuis 2002, le comité considère la mise en place de mesures ciblées pour renforcer le contrôle du commerce de l'ivoire et pour sensibiliser les marchés asiatiques où la demande est la plus forte. La création d'un « Fonds pour l'éléphant africain » est une autre mesure importante pour l'établissement d'un comité d'experts sur les éléphants.

Concernant les rhinocéros, autre espèce menacée, un contrôle renforcé du commerce illégal a été mis en place pour endiguer le braconnage qui bat des records actuellement selon un rapport élaboré par le gouvernement d'Afrique du Sud. Ces animaux sont particulièrement demandés sur les marchés d'Asie du Sud-est, ce qui aggrave la menace sur l'espèce.

Le comité doit aussi examiner les mesures à prendre pour s'assurer que le commerce d'acajou est légal, issu d'une exploitation durable et garantit la traçabilité. Pour cela, un nouveau système d'information sur le bois devrait être mis en place.

« La CITES est l'un des instruments les plus importants pour la préservation naturelle puisqu'il opère au niveau des pays. Sa nature opérationnelle risque cependant d'empêcher la CITES de ne pas faire les liens avec d'autres mesures associéess et de ne pas être visible au niveau politique, ce qui risque d'avoir un impact négatif sur les ressources allouées au CITES. Il faut donc s'assurer que la CITES figure sur l'agenda politique de haut niveau et qu'elle attire les ressources qu'elle mérite et dont elle a besoin », a dit le nouveau Président du comité, Oystein Storkesen.