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Mexique : des experts soulignent le manque de coordination sur les disparitions forcées

Mexique : des experts soulignent le manque de coordination sur les disparitions forcées

Logo du Haut commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme.
Au terme d'une visite au Mexique, le Groupe de travail de l'ONU sur les disparitions forcées ou involontaires (GTDFI) a fait une série de recommandations à l'attention du gouvernement, pour renforcer la prévention, les enquêtes, les sanctions et les réparations dans les cas de disparitions forcées, et améliorer la protection des journalistes et des défenseurs des droits humains.

L'objectif de la mission du GTDFI était de faire le point sur l'état des enquêtes en cours sur les disparitions forcées, sur les mesures prises pour prévenir et éradiquer ce problème qui est un véritable fléau au Mexique et sur les efforts déployés pour lutter contre l'impunité.

Dans un rapport préliminaire, les experts onusiens ont mis en avant l'absence de politique publique globale consacrée aux différents aspects des disparitions forcées ou involontaires : prévention, enquêtes, poursuites, sanctions et réparations.

« Il semble qu'il n'y ait pas de coordination verticale et horizontale, entre les niveaux fédéral, local et municipal, ni même au niveau de gouvernement », estiment-ils.

S'ils reconnaissent que les préoccupations de sécurité publique liées au crime organisé sont réelles, que l'Etat mexicain a le droit et le devoir de l'État de prendre des mesures adaptées, le GTDFI souligne que « le règlement de cette situation difficile ne peut se faire au détriment du respect des droits de l'homme ou en tolérant la pratique des disparitions forcées. Pas plus qu'il ne peut justifier d'attribuer toutes ces disparitions forcées à la criminalité organisée, sans enquête pénale adéquate et complète ».

Le Groupe de travail a également noté l'absence de confiance des victimes de disparitions forcées dans le système judiciaire, la police et les forces armées. « L'impunité est une constante dans les cas de disparitions forcées et il n'y a pas suffisamment d'efforts réalisés pour déterminer le sort des personnes disparues, punir ceux qui en sont responsables et accorder des réparations », indique-t-il.

Au cours de leur mission, les experts onusiens se sont rendus à Mexico, à Chihuahua et Ciudad Juárez, dans l'Etat de Chihuahua, à Acapulco, Chilpancingo et Atoyac de Alvarez, dans l'Etat de Guerrero, et à Saltillo, dans celui de Coahuila. Ils y ont rencontré des représentants des autorités fédérales et locales, ainsi que des représentants de la société civile et d'associations de défense des droits de l'homme, et des victimes de disparitions forcées ou leurs proches.

Rattaché au Conseil des droits de l'homme de l'ONU, le GTDFI présentera son rapport final et ses recommandations sur le Mexique lors de sa session 2012.