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Haïti : l'épidémie de choléra montre des signes de stabilisation

Haïti : l'épidémie de choléra montre des signes de stabilisation

Une femme est allongée à côté de son fils qui reçoit un traitement contre le choléra en Haïti.
L'épidémie de choléra qui frappe Haïti depuis le mois d'octobre a fait 4030 morts et infectée plus de 210.000 personnes, selon les derniers chiffres transmis par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Selon l'OMS l'épidémie semblerait se stabiliser, avec une baisse quotidienne du nombre de nouveaux cas signalés.

Le taux de mortalité aurait lui-aussi baissé, à 1,9% sur l’ensemble du territoire, contre 2% il y a environ une semaine, avec le taux le plus bas enregistré dans la capitale Port-au-Prince, à 0,8%.

L'organisation signale toutefois que le nombre d'infections dans les zones rurales continue d'augmenter, en raison du manque d'accès aux soins et d'information sur les méthodes de prévention du choléra.

Le nombre moyen d'admission hebdomadaires dans les centres de traitement mis en place dans le pays se situe désormais autour de 7000 personnes.

Par ailleurs, l'OMS indique qu'elle a lancé une série d'enquêtes sanitaires après la découverte de quatre cas suspects de paralysie chez des patients atteint du choléra dans la ville côtière de Port de Paix, au nord-ouest.

Elle soupçonne ces paralysies d'être liées à une contamination des aliments ou des médicaments, plus qu'à l'émergence de la poliomyélite, maladie entrainant des paralysies partielles, en particulier chez les enfants.

Par mesure de précaution, des vaccinations contre la polio ont été inclues dans la campagne de vaccination contre la diphtérie et la rougeole mise en place dans le département du Nord-Ouest.

Dans son dernier rapport à la mi-janvier, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) indiquait déjà une tendance à la stabilisation de l'épidémie. Des partenaires de l'ONU sur le terrain, comme Médecins Sans Frontières, envisageaient également de fermer des centres de traitement et de réduire leur présence dans certaines régions en raison de la diminution des admissions de malades.

Selon OCHA, 129 médecins et 326 infirmières sont encore nécessaires à l'échelle nationale– un chiffre très inférieur aux besoins antérieurs, évalués à 2000 infirmières et 350 médecins.

OCHA avait toutefois mis en garde contre les risques posés par le manque de financement pour poursuivre la lutte contre maladie dans ces zones reculées, ainsi que le manque d'animateurs communautaires, indispensables pour assurer la prévention de l'épidémie.

Au 28 janvier, l’appel de fonds lancé par l’ONU et ses partenaires pour financer la campagne anti-choléra qui s’élevait à 174 millions de dollars n’avait en effet été couvert qu'à hauteur de 34%.

La Secrétaire générale adjointe de l'ONU aux affaires humanitaires, Valerie Amos, a récemment approuvé une demande au Fonds central d'intervention pour les urgences humanitaires (CERF), d’un montant de 10 millions de dollar.