Haïti : premiers signes d'une stabilisation de l'épidémie de choléra
« Il reste toutefois difficile de savoir si l'épidémie a atteint son pic », ajoute le communiqué de l'agence onusienne, qui souligne que cette étape clé dans la lutte contre la maladie ne peut clairement déterminée que si la majorité des zones touchées connaissent une diminution du nombre de nouveaux cas sur une période de trois à quatre semaines.
L'épidémie de choléra a démarré en octobre. Au 16 janvier, le Ministère de la Santé publique d'Haïti rapportait 194.095 infections et 3889 décès, avec un taux de mortalité national de 2%, contre 2,3% en novembre, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Après le déclenchement de l'épidémie, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, avait lancé un appel à la communauté internationale pour qu'elle apporte au plus vite une aide massive permettant de combattre l'épidémie. En novembre, l'ONU avait lancé un appel de fonds de 164 millions de dollars pour la construction de dizaines de centre de traitements et de petites unités mobiles dans toutes les zones touchées, ainsi que pour prévenir la propagation de la maladie, par la fourniture de matériel de purification d'eau et le lancement de campagnes d'information du public. Jusqu'à présent, l'appel a été couvert à hauteur de 34%.
Dans son dernier rapport, OCHA indique que le nombre d'hospitalisations par jour connaît lui aussi une tendance à la baisse, avec 515 patients pris en charge par jour aujourd'hui, contre 837 par jour à la mi-décembre. Des partenaires de l'ONU dans la réponse à l'épidémie, comme Médecins Sans Frontières, envisagent de fermer des centres de traitement et de réduire leur présence dans certaines régions en raison de la diminution des admissions de malades.
Selon l'agence onusienne, les efforts se concentrent désormais sur le repositionnement des centres de traitements dans les zones où ils sont le plus nécessaires, principalement dans les zones rurales reculées. Selon OCHA, 129 médecins et 326 infirmières sont encore nécessaires à l'échelle nationale pour appuyer la lutte contre le choléra – un chiffre très inférieur aux besoins antérieurs, évalués à 2000 infirmières et 350 médecins.
OCHA a toutefois mis en garde contre les risques posés par le manque de financement pour poursuivre la lutte contre maladie dans ces zones reculées, ainsi que le manque d'animateurs communautaires, indispensables pour assurer la prévention de l'épidémie.