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FAO : niveaux record de consommation de poisson, il faut reconstituer les stocks

FAO : niveaux record de consommation de poisson, il faut reconstituer les stocks

Photo: TANAKA Juuyoh
La place du poisson dans l'alimentation mondiale a atteint une moyenne record de près de 17 kg par habitant, le poisson assurant aujourd'hui au moins 15% des besoins moyens en protéines animales de plus de 3 milliards de personnes, selon le rapport publié lundi par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) sur la situation mondiale des pêches et de l'aquaculture 2010. Ces niveaux record inquiètent les experts de la FAO qui plaident pour la mise en place de politiques de reconstitution des stocks mondiaux.

La place du poisson dans l'alimentation mondiale a atteint une moyenne record de près de 17 kg par habitant, le poisson assurant aujourd'hui au moins 15% des besoins moyens en protéines animales de plus de 3 milliards de personnes, selon le rapport publié lundi par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) sur la situation mondiale des pêches et de l'aquaculture 2010. Ces niveaux record inquiètent les experts de la FAO qui plaident pour la mise en place de politiques de reconstitution des stocks mondiaux.

« Le fait que la situation des stocks ne s'est pas améliorée est source d'une grande préoccupation », a déclaré l'un des experts de la pêche à la FAO et un des responsables éditorial du rapport, Richard Grainger. « Le pourcentage de surexploitation doit régresser, même s'il semble que nous ayons atteint un plateau », a-t-il ajouté.

Au total, les pêches et l'aquaculture font vivre 540 millions de personnes, soit 8 pour cent de la population mondiale. « La planète n'a jamais consommé autant de poisson et le secteur assure, de façon directe et indirecte, un nombre d'emplois sans précédent », estime les experts de la FAO qui précisent que « cet accroissement s'explique principalement par le développement de l'aquaculture appelée à dépasser les pêches de capture comme source de nourriture ».

Les produits de la pêche continuent d'être les produits alimentaires de base les plus échangés à l'échelle mondiale, pour une valeur record de 102 milliards de dollars en 2008 soit une augmentation de 9% par rapport à 2007).

Les stocks de poisson mondiaux surexploités, épuisés ou en phase de reconstitution sont estimés légèrement supérieurs à ceux de 2006, soit quelque 32%, et doivent être restaurés d'urgence, souligne le rapport.

Le rapport examine également l'intensification des efforts visant à resserrer les contrôles dans le secteur en adoptant, par exemple, des mesures commerciales contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN). Ces dispositions ont pour but d'interdire l'accès au commerce international aux poissons et aux produits résultant de ces pratiques afin d'améliorer la gestion du secteur et réduire les niveaux de surexploitation. Selon la FAO, le coût de la pêche illégale et non déclarée est estimé entre 10 et 23,5 milliards de dollars par an.

Le rapport recommande l'établissement d'un registre mondial des navires de pêche. L'idée est d'attribuer un « numéro d'identification unique » à vie à chaque navire, indépendamment des changements de propriétaire ou de pavillon. Cette mesure de transparence faciliterait le travail de la police maritime luttant contre les activités de pêche illégale.

« Le poisson est un aliment riche en protéines d'excellente qualité et le secteur contribue de façon substantielle à la sécurité alimentaire mondiale », souligne M. Grainger.

« La demande croissante de poisson souligne l'exigence d'une gestion durable des ressources aquatiques », indique les experts. Enfin, le rapport préconise une approche écosystémique des pêches, c'est-à-dire une approche intégrée conjuguant les objectifs de la société et la situation des ressources halieutiques et de leur environnement naturel et humain.