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Les Nations Unies appellent à protéger les droits des 214 millions de migrants

Les Nations Unies appellent à protéger les droits des 214 millions de migrants

Des réfugiés et des migrants risquent leur vie en tentant de rejoindre l'Europe.
A l'occasion de la Journée internationale des migrants célébrée samedi, l'ONU a appelé à protéger les droits des 214 millions de migrants internationaux dans le monde et souligné leur rôle fondamental dans le renforcement de l'économie mondiale.

"Les migrants contribuent à la croissance économique et au développement humain, ils enrichissent les sociétés par leur diversité culturelle, leurs savoirs et par des échanges de technologies, et améliorent l'équilibre démographique de populations vieillissantes", a déclaré le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dans un message. "Si, pour nombre d'entre eux, la migration est une expérience positive et émancipatrice, de nombreux autres subissent des atteintes à leurs droits fondamentaux, la xénophobie et l'exploitation."

Le Groupe mondial sur la migration, qui réunit 14 organismes des Nations Unies, l'Organisation internationale pour les migrations et la Banque mondiale, a adopté en septembre une déclaration qui souligne la nécessité de protéger les droits de l'homme de tous les migrants, et en particulier ceux des dizaines de millions d'entre eux qui sont en situation irrégulière.

"Ces migrants sont plus exposés au risque de se voir refuser les protections fondamentales du droit du travail, les garanties d'un procès régulier, la sécurité personnelle et les soins de santé. Ils sont exposés au risque de subir une détention prolongée ou des mauvais traitements, et, dans certains cas, d'être réduits en esclavage, violés ou même assassinés", a souligné le Secrétaire général.

Il a exhorté les très nombreux États qui ne l'ont pas encore fait à ratifier la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille. Il a appelé aussi les parties à cette Convention à redoubler d'efforts pour faire respecter les droits qu'elle garantit.

La Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, a pour sa part noté que cette Convention était l'un des traités internationaux sur les droits de l'homme les moins ratifiés, vingt ans après son adoption par l'Assemblée générale de l'ONU.

"Seulement 44 Etats ont ratifié la Convention sur les travailleurs migrants depuis son adoption le 18 décembre 1990, pratiquement tous sont issus du monde en développement. Il s'agit de l'un des plus bas et des plus lents taux d'adoption pour une convention internationale et cela entrave la protection effective des droits de l'homme de tous les migrants", a dit Mme Pillay dans une déclaration.

Elle a estimé que la Convention était plus que jamais nécessaire alors que l'on constatait "une tendance troublante à criminaliser les migrants en situation irrégulière".

"Cette criminalisation rend les migrants en situation irrégulière plus susceptibles d'être victimes de discrimination, d'exclusion, d'exploitation, et d'abus à tous les stades du processus de migration", ont renchéri dans une déclaration commune le Rapporteur spécial sur le droit des migrants, Jorge Bustamante, et le Président du Comité des Nations Unies sur les travailleurs migrants, Abdelhamid El Jamri.

"Nous sommes particulièrement préoccupés par l'augmentation récente de l'intolérance, la xénophobie et le racisme à l'encontre des migrants et de leurs communautés, qui s'est parfois traduit par des actes d'extrême violence contre les migrants dans les pays de transit et de destination", ont-ils ajouté.