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Au Soudan, Amos insiste sur l'importance de la libre circulation des humanitaires

Au Soudan, Amos insiste sur l'importance de la libre circulation des humanitaires

Valérie Amos (à gauche).
Au second jour d'une visite de six jours au Soudan, la Secrétaire générale adjointe de l'ONU aux affaires humanitaires, Valerie Amos, s'est rendue dans le sud du pays, où en dépit des bonnes récoltes attendues l'année prochaine, l'insécurité alimentaire reste de mise en raison des inondations saisonnières antérieures.

À Juba, la capitale du Sud Soudan, Valerie Amos a rencontré le Président du Sud Soudan, Salva Kiir, et d'autres responsables du gouvernement. Elle s'est également entretenue avec des représentants les bailleurs de fonds et des organisations non gouvernementales présentes sur le terrain, aux côtés des agences onusiennes.

Les entretiens ont porté essentiellement sur la situation sécuritaire précaire dans la région et sur les conditions d'accès du personnel humanitaire aux personnes ayant besoin d'une assistance. Les agences humanitaires ont en effet signalé une détérioration préoccupante de la situation au cours des derniers mois, avec 118 incidents et entraves au travail signalés.

Valérie Amos a invité les autorités du Sud Soudan à renouveler leur engagement à laisser circuler librement les travailleurs humanitaires indépendamment de toute considération politique, ethnique ou religieuse.

« Le harcèlement et la violence à l'encontre des travailleurs humanitaires sont inadmissibles et je suis inquiet pour leur sécurité », a insisté Valérie Amos, rappelant que « bien que la violence dans le Sud ait diminué par rapport à l'an dernier, les luttes tribales, la violence politique et les attaques répétées de l'Armée de la résistance du Seigneur ont créé de graves obstacles humanitaires aux distributions d'aide dans le sud ».

Evoquant aussi sur les retours spontanés de Soudanais qui avait fuit la guerre civile dans la région ces dernières année et sur les initiatives du gouvernement du Sud-Soudan destinée à accélérer ces retours, Valérie Amos a exhorté le gouvernement à s'assurer que ces retours étaient bien volontaires et menés de manière ordonnée.

« Veiller à ce que ces retours aient lieu de manière libre relève de la responsabilité du gouvernement », a-t-elle déclaré, avant d'assurer les autorités du soutien des travailleurs humanitaires « qui sont prêts à aider là où il y a des besoins, là où le gouvernement n'est pas en mesure de fournir le soutien nécessaire ».

Alors que le référendum d'auto-détermination au Sud Soudan est programmé en janvier prochain, mais qu'un certain nombre d'autres points de l'Accord de paix global (CPA), reste encore en suspens, Valérie Amos s'est inquiété du regain de tensions entre les parties.

« Le temps est limité et les défis sont énormes. Personne ne veut voir une nouvelle crise humanitaire à cause de questions non résolues », a-t-elle souligné, estimant que le Soudan s'approchait « sans aucun doute d'un moment historique ».

Après les réunions à Juba, la Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires s'est rendue à Yambio, la capitale de l'État d'Equatoria occidentale, pour rencontrer des représentants locaux du gouvernement et des travailleurs humanitaires. Samedi, elle sera à Ezo, pour rencontrer des victimes qui ont fui des attaques de l'Armée de résistance du seigneur. Elle fera également escale à Agok, à la frontière entre le sud et le nord du Soudan.

Par ailleurs, toujours au Soudan, mais au Darfour cette fois, un casque bleu de la Mission de ONU et de l'Union africaine au Darfour (MINUAD) en faction devant un point d'eau dans la localité de Kutum dans le nord du Darfour, a été blessé vendredi par des tirs d'assaillants non identifiés.

« Le gardien de la paix a été transporté dans un centre médical de proximité de l'ONU, avant d'être évacué à l'hôpital de la MINUAD à El Fasher, la capitale du Nord Darfour, où il est dans un état stable », a indiqué le porte-parole du Secrétaire général de l'ONU, lors de son point de presse quotidien au siège de l'ONU.

« La MINUAD a lancé un appel aux autorités soudanaises pour enquêter sur l'incident et traduire les coupables en justice », a-t-il précisé.

La MINUAD a été créé par le Conseil de sécurité en 2007 pour protéger les civils au Darfour, où environ 300.000 personnes ont été tuées et une autre 2,7 millions chassées de chez elles depuis que les violences ont éclaté en 2003, opposant les rebelles aux forces gouvernementales et à leurs alliés miliciens Janjawid.