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Ban Ki-moon défend l'efficacité discrète des activités de médiation de l'ONU

Ban Ki-moon défend l'efficacité discrète des activités de médiation de l'ONU

L’ONU à New York
Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a plaidé mardi pour un soutien accru aux activités de médiation du Secrétariat des Nations Unies, soulignant l'efficacité de cette diplomatie discrète, lors d'une séance du Conseil de sécurité sur la médiation et le règlement des différends, en marge du débat annuel de l'Assemblée générale.

« De nombreux processus de paix ont bénéficié de la capacité du Secrétaire général à parler à toutes les parties, même quand aucun autre acteur ne voulait ou ne pouvait prendre de telles initiatives », a déclaré M. Ban devant le Conseil.

Selon lui, ses bons offices peuvent être utiles quand les organes intergouvernementaux sont bloqués ou que les parties résistent activement à une implication intergouvernementale. Il a pris pour exemple la question du Timor-Leste en 1997 qui « a été résolue quand l'Indonésie a accepté l'offre de bons offices du Secrétaire général pour servir de médiateur ».

Il a noté que ces activités de médiation n'apparaissent pas à l'ordre du jour du Conseil de sécurité ni dans la presse et sont menées discrètement par ses envoyés ou des membres du personnel de l'ONU. « Cette faible visibilité est souvent la clé du succès. Mais, cela a un prix pour l'Organisation. Très souvent, nous nous battons pour faire comprendre à un monde sceptique l'étendue et la profondeur de nos efforts », a-t-il ajouté.

Il y a quelques années, un petit Groupe de soutien à la médiation (MSU) a été créé au sein du Département aux affaires politiques du Secrétariat des Nations Unies pour fournir un soutien opérationnel aux processus de paix. En 2008, le MSU a créé une équipe de réserve d'experts de la médiation qui peut être déployée partout dans le monde en quelques jours.

Ban Ki-moon a appelé le Conseil de sécurité à s'assurer que les efforts de médiation du Secrétariat des Nations Unies aient les ressources nécessaires, soulignant que le budget du MSU était limité.

Pour sa part, le Conseil de sécurité a prié le Secrétaire général de continuer à s'assurer que « les médiateurs sont expérimentés et impartiaux, qu'ils ont une bonne connaissance de toutes les parties concernées, des faits et du contexte de tout différend dont ils sont saisis, et qu'ils disposent du soutien et de la marge de manœuvre nécessaires pour aborder la médiation en tenant compte des particularités de chaque différend », dans une déclaration lue, en fin de séance, par le ministre des affaires étrangères du Burkina Faso, Bedouma Alain Yoda. Le Burkina Faso, qui assure la présidence du Conseil pour septembre, était le pays à l'initiative de ce débat auquel ont participé deux chefs d’Etat, un chef de gouvernement et sept ministres.

Le Conseil de sécurité a engagé « le Secrétaire général à renforcer les capacités du Secrétariat. » Par ailleurs il a noté que « les femmes ont un rôle important à jouer dans le règlement des différends » et a insisté « sur l'importance de leur participation active, sur un pied d'égalité, à toutes les entreprises tendant au maintien et à la promotion de la paix et de la sécurité ». Le Conseil a prié le Secrétaire général de prendre en compte cet aspect dans le choix des médiateurs.