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Face à un monde en crise, Ban appelle les dirigeants à faire preuve d'ambition

Face à un monde en crise, Ban appelle les dirigeants à faire preuve d'ambition

Le Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon prononce son discours devant l'Assemblée générale de l'ONU.
Face à un monde confronté à une crise financière, énergétique et alimentaire, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon a appelé mardi les dirigeants du monde entier à se mobiliser et à faire preuve d'ambition, à l'ouverture du débat annuel de l'Assemblée générale à New York.

« Je compte sur votre leadership », s'est exclamé M. Ban dans un discours prononcé en partie en anglais et en partie en français devant des dizaines de chefs d'Etat et de gouvernement au siège des Nations Unies à New York.

« Nous sommes confrontés à une crise financière mondiale. A une crise énergétique mondiale. A une crise alimentaire mondiale. Les pourparlers sur le commerce ont échoué, une fois encore. Nous avons vu des explosions de guerre et de violence, une nouvelle rhétorique de confrontation. Le changement climatique menace plus clairement que jamais notre planète », a-t-il déclaré.

Selon lui, le monde est à la veille « d'une grande transition », avec l'apparition de nouveaux centres de pouvoir en Asie, en Amérique latine et ailleurs. Et il s'est inquiété que les nations se recroquevillent au lieu de se tourner vers un avenir partagé. « Ce serait tragique », s'est-il exclamé.

Il a égrené les noms de quelques pays ravagés par la violence : Afghanistan, Somalie, République démocratique du Congo, Iraq, Soudan. « Nous pouvons faire quelque chose. Et avec un leadership mondial fort, nous le pourrons », a-t-il dit.

Face à la crise alimentaire et énergétique, Ban Ki-moon a appelé à une mobilisation internationale pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), en se focalisant sur l'Afrique. Il a rappelé qu'une réunion de haut niveau sur les OMD est prévue jeudi. « Je vous demanderai d'être ambitieux et concrets », a-t-il lancé à l'adresse du parterre de dirigeants réunis au siège des Nations Unies. « Je vous demanderai d'indiquer ce que vous comptez faire, et comment, pour nous aider à l'emporter en 2015 », a-t-il ajouté.

« L'ONU est le champion des plus vulnérables. Quand une catastrophe s'abat, nous agissons », a-t-il déclaré, prenant pour exemple l'action des Nations Unies en Haïti, frappé par une série de cyclones, au Myanmar, victime du cyclone Nargis, dans la Corne de l'Afrique.

Mais, l'ONU manque de ressources, a-t-il souligné. Et il a reproché à la communauté internationale de ne pas respecter ses promesses. « Sans les ressources nécessaires, les mandats sont vides de sens », a-t-il dit.

Il a également appelé à restaurer l'ordre sur les marchés financiers internationaux avec une vision plus critique de la « magie » de ces marchés.

Il a aussi appelé les dirigeants du monde entier à avancer sur la question du changement climatique. « Il ne reste que 14 mois avant Copenhague », a-t-il souligné, faisant référence au sommet prévu en décembre 2009 sur ce sujet.

Le Secrétaire général de l'ONU a enfin admis que l'Organisation devait changer. « Nous devons devenir plus rapide, plus souple et plus efficace – plus moderne », a-t-il déclaré. Il a précisé qu'il allait proposer dans les semaines à venir un nouveau cadre pour les ressources humaines qui encourage la mobilité et la créativité du personnel.