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Le président du Brésil Lula da Silva fustige l'anarchie spéculative

Le président du Brésil Lula da Silva fustige l'anarchie spéculative

Le Président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva.
Soulignant le lien inextricable qui existe entre la montée du prix du carburant et la crise alimentaire, le président du Brésil, Luis Inacio Lula da Silva, a réclamé mardi à l'ONU une nouvelle architecture financière mondiale capable de damer le pion aux spéculateurs.

« Nous ne devons pas permettre que le fardeau de l'avidité sans limite d'une poignée de gens ne retombe sur les épaules de tous », a déclaré le président Lula da Silva lors de son intervention à l'Assemblée générale de l'ONU, citant l'économiste brésilien Celso Furtado.

« L'euphorie des spéculateurs est la cause de l'anxiété de peuples tout entier alors que se déroulent des désastres financiers qui menacent l'économie mondiale ». « L'intervention indispensable des autorités étatiques a défié les fondamentalistes du marché et montre que l'heure est aux décisions politiques », a-t-il lancé.

Affirmant que les « institutions économiques internationales n'ont ni l'autorité ni les instruments qu'il faut pour contenir l'anarchie spéculative », le président Lula a appelé à les « reconstruire sur des fondations entièrement nouvelles ».

« La nature mondiale de cette crise signifie que les solutions que nous adoptons doivent être aussi mondiales, décidées dans le cadre d'un forum légitime et digne de confiance, et non pas imposé », a plaidé le président du Brésil.

Evoquant la crise alimentaire, il a souligné sa propre « obsession concernant le problème de la faim ».

Depuis 2003, le Brésil a créé 10 millions d'emplois, redistribué la richesse, amélioré les services publics, tiré 9 millions de personnes de la pauvreté extrême et amené 20 millions d'autres dans la classe moyenne. Tout cela dans un environnement de croissance, de stabilité économique, de vulnérabilité extérieure réduite et d'une forte démocratie, a expliqué le chef de l'Etat brésilien.

Il a insisté sur les liens profonds entre la crise alimentaire et la crise énergétique, mais il a fermement contesté le rôle des biocarburants dans la crise alimentaire.

« L'expérience du Brésil montre que la production d'éthanol à partir de la canne à sucre et des biodiesel réduit notre dépendance aux énergies fossiles, créent des emplois, régénèrent les terres dégradées et sont pleinement compatibles avec la croissance de la production alimentaire », a-t-il dit.