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Le Conseil de sécurité réuni sur le partenariat de l&#39ONU avec l&#39Union africaine

Le Conseil de sécurité réuni sur le partenariat de l&#39ONU avec l&#39Union africaine

Conseil de sécurité
Les crises au Darfour et en Somalie et l&#39assistance des Nations Unies aux forces de l&#39Union africaine ont été au centre d&#39un débat au Conseil de sécurité sur le renforcement du partenariat avec les organisations régionales et en particulier avec l&#39Union africaine.

« Près de 75% des casque bleus de l'ONU sont déployés en Afrique, et le continent fournit 40% de ces soldats », a indiqué Hedi Annabi, Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix, qui a jugé cette contribution remarquable et qui a estimé « essentielle » la coopération avec l'Union africaine. De nouveaux partenariats ont été forgés au cours des trois dernières années, a-t-il précisé lors de la réunion du Conseil.

Hedi Annabi a également mis l'accent sur la collaboration entre l'ONU et l'Union africaine, depuis 2004, dans la crise du Darfour.

« L'ONU apporte un appui stratégique à la Mission de l'Union africaine au Soudan (MUAS) sur le terrain », a-t-il dit, « tandis que la MUAS a joué un rôle essentiel en fournissant un appui aux convois humanitaires au Darfour, ainsi qu'à l'acheminement de l'aide ».

A cet égard, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé aujourd'hui à Riyad la Ligue des Etats arabes à agir auprès du gouvernement soudanais pour accélérer le déploiement de la force conjointe des Nations Unies et de l'Union africaine.

S'agissant de la Somalie, l'Union africaine a commencé, depuis le début du mois de mars, le déploiement d'une force, a rappelé à New York Hedi Annabi, estimant que la situation restait cependant très tendue et volatile.

Soulignant que l'ONU assistait l'Union africaine dans le déploiement de cette Mission, il a précisé qu'une mission d'assistance technique à la Somalie reviendrait cette semaine au Siège de l'ONU et ferait rapport au Conseil de sécurité.

Par ailleurs, la ministre des Affaires étrangères de l'Afrique du Sud, pays qui préside le Conseil de sécurité au mois de mars, Nkosazana Dlamini-Zuma, a estimé que compte tenu du recours accru aux organisations régionales, il était temps pour le Conseil d'envisager les moyens de renforcer ses relations avec elles, comme le prévoit le Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies.

La Ministre a aussi rappelé que lors du dernier Sommet de l'Union africaine, les chefs d'État et de gouvernement africains avaient appelé les Nations Unies « à examiner dans le cadre du Chapitre VII de la Charte la possibilité de financer, à travers les contributions de ses États Membres, les opérations de maintien de la paix déployées par l'Union africaine ou sous son autorité avec le consentement des Nations Unies ».

La Ministre a mis en avant les avantages que revêt la coopération avec les organisations régionales qui sont en mesure d'intervenir rapidement là où les Nations Unies ne le peuvent pas.

Elle a cité à cet égard l'exemple du Burundi, un pays qui a bénéficié d'une intervention de l'Union africaine en l'absence d'un cessez-le feu permanent entre les parties à un moment où les Nations Unies ne pouvaient pas le faire.

« Dans le cas du Darfour, les deux organes font face à des défis de taille, mais il ne fait aucun doute que la Mission de l'Union africaine a joué un rôle important en protégeant les populations civiles et en aidant les travailleurs humanitaires malgré ses maigres ressources », a-t-elle fait observer.

L'Union africaine n'a pu en effet déployer que 7.000 soldats pour un territoire plus grand que la France et les tentatives des Nations Unies pour lui apporter un soutien accru et déployer ses propres casque bleus se sont pour l'instant constamment heurtées au refus du gouvernement soudanais.

« Grâce à la présence de l'Union africaine au Darfour, nous avons désormais une meilleure compréhension des défis qui attendent la communauté internationale », a dit la Ministre, en ajoutant qu'il est aussi cependant clair que l'Union africaine ne pouvait pas porter ce fardeau seule.

« C'est la raison pour laquelle l'Union africaine a lancé un appel pour que les Nations Unies soient impliquées au Darfour à compter du 30 juin 2007, date de retrait de ses troupes », a-t-elle insisté.

« Nous souhaitons un rapide déploiement de la mission hybride de l'Union africaine et des Nations Unies », a souligné la Ministre.