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Opérations de paix de l’ONU : l’Afrique, premier théâtre de déploiement et première contributrice de troupes

Des Casques bleus de l'ONU dans la région de Mopti, au centre du Mali, en juillet 2019.
Photo : MINUSMA/Gemma Cortes
Des Casques bleus de l'ONU dans la région de Mopti, au centre du Mali, en juillet 2019.

Opérations de paix de l’ONU : l’Afrique, premier théâtre de déploiement et première contributrice de troupes

Paix et sécurité

Les opérations de paix des Nations Unies jouent un rôle central pour la paix et à la sécurité en Afrique, a souligné jeudi une haute responsable de l’ONU lors d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée à ce sujet.

« Plus de 80.000 soldats de la paix participent actuellement à sept opérations de maintien de la paix en Afrique », a déclaré la Cheffe de cabinet du Secrétaire général de l’ONU, Maria Luiza Ribeiro Viotti, lors de cette réunion du Conseil présidée par la Russie.

« En fait, toutes nos missions les plus importantes, en termes de personnel et de budget, sont déployées sur le continent africain », a-t-elle précisé.

Les contributions des pays africains eux-mêmes sont indispensables aux opérations de maintien de la paix de l’ONU – « non seulement en Afrique mais aussi au-delà ».

« L’Afrique est maintenant la plus grande région fournissant des contingents aux missions des Nations Unies », a dit Mme Viotti, qui a mis en avant la coopération directe entre l'Union africaine (UA) et les Nations Unies en matière d’opérations de maintien de la paix. Que ce soit en Somalie, au Mali et dans la région du Sahel, l’ONU soutient des opérations menées par l’UA, a-t-elle dit.

« Cependant, nous pouvons et devons faire mieux », a dit la Cheffe de cabinet.

Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a souligné la nécessité de garantir la prévisibilité, la durabilité et la flexibilité du financement des opérations de paix menées par l’UA et autorisées par Conseil de sécurité et sous l’autorité de ce dernier.

« La volonté politique et des ressources sont également nécessaires pour la consolidation de la paix et le maintien des efforts de paix, y compris en soutenant les infrastructures pour la paix aux niveaux local et national et le dialogue politique avec la Commission de consolidation de la paix », a souligné Mme Viotti.

La Cheffe de cabinet a également rappelé qu’il est important que la communauté internationale soutienne activement l'initiative de l'UA pour faire taire les armes à feu, ajoutant que le Conseil de sécurité des Nations Unies a déjà exprimé son soutien résolu à ce projet dans sa résolution 2457.

Des opérations de paix réussies

Devant le Conseil de sécurité, le Président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a mis en avant la nouvelle architecture de paix en Afrique et mis en évidence ce qu’il a qualifié d’« incontestables success stories » : la normalisation de la situation en République démocratique du Congo (RDC) et en République centrafricaine (RCA) par application des accords conclus sous les auspices de l’organisation panafricaine, les avancées significatives de la paix et de la réconciliation au Soudan du Sud et une certaine stabilisation « plutôt positive » contre le terrorisme en Somalie et dans le pourtour du Bassin du Lac Tchad.

« La dernière (success story) venue conclure cette série de réalisations est l’important succès de la médiation africaine au Soudan qui a ouvert la voie à une transition démocratique apaisée et consensuelle dans ce pays », s’est félicité M. Faki.

Cette nouvelle architecture de paix en Afrique, reflète selon Président de la Commission de l’Union africaine, « un socle de valeurs partagées », articulé sur le double principe selon lequel les problèmes africains doivent être résolus par les Africains eux-mêmes et leurs charges doivent être supportées, pour l’essentiel, par les ressources propres à l’Afrique.

« C’est sur la base de ce double principe que l’Union africaine a proposé, ici même, au Conseil de sécurité et en dehors de cette honorable instance, un modèle original de financement des opérations africaines de maintien de la paix », a dit M. Faki.

« Si le devoir impératif de l’Afrique lui impose de prendre en charge une partie significative de ce financement, cela ne saurait dispenser, en aucune manière, le Conseil de sécurité des Nations unies, seul vrai responsable de la paix dans le monde, de ses obligations dans la prise en charge des financements de ses opérations sur les ressources éligibles de l’organisation universelle », a toutefois rappelé le Président de la Commission de l’Union africaine.

Cette question du financement est selon, M. Faki, « au centre des préoccupations en matière de paix et de sécurité en Afrique ».