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Affaire Hariri : Kofi Annan nomme Serge Brammetz à la tête de la Commission d'enquête

Affaire Hariri : Kofi Annan nomme Serge Brammetz à la tête de la Commission d'enquête

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Le Secrétaire général a informé aujourd'hui le Conseil de sécurité de son intention de nommer le Belge Serge Brammertz à la tête de la Commission internationale indépendante chargée d'enquêter sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais, Rafik Hariri.

Ancien procureur fédéral de la Belgique et procureur adjoint chargé des enquêtes à la Cour pénale internationale depuis mai 2003, Serge Brammertz prend la succession du magistrat allemand Detlev Mehlis, indique un message transmis aujourd'hui par le porte-parole du Secrétaire général.

Le nouveau chef de la Commission d'enquête se rendra à Beyrouth pour y prendre ses nouvelles fonctions dès que possible, ajoute le message.

Le Secrétaire général a par ailleurs réaffirmé « sa profonde détermination à soutenir le travail de la Commission afin de l'aider à s'acquitter de son mandat qui est d'assister les autorités libanaises dans leurs efforts visant à identifier et traduire en justice les auteurs de ce crime ».

« Il a notamment pris, rappelle le message, des mesures pour mettre en œuvre le mandat assigné par la résolution 1644 du Conseil de sécurité visant à assister le gouvernement libanais à déterminer la nature et l'étendue de l'assistance internationale nécessaire pour traduire en justice les présumés coupables de ce crime devant un tribunal international ».

Dans un avenir proche, indique encore le porte-parole, le Secrétaire général dépêchera une mission au Liban à cette fin.

Il s'entretiendra aussi avec Serge Brammertz et les autorités libanaises pour étendre l'enquête de la Commission sur d'autres attaques terroristes perpétrées depuis le 1er octobre 2004.

Dans sa résolution 1644, adoptée le 15 décembre dernier, le Conseil de sécurité avait décidé de proroger le mandat de la Commission jusqu'au 15 juin 2006 et avait autorisé la Commission à apporter une assistance sur les attentats commis au Liban depuis le 1er octobre 2004 (voir notre dépêche du 15 décembre 2005).

Le Conseil avait aussi exigé de la Syrie qu'elle coopère davantage avec la Commission.

Dans son second rapport présenté le 13 décembre dernier, l'ancien chef de la Commission, Detlev Mehlis, affirmait que la Syrie devrait coopérer davantage pour lever tout doute quant à sa volonté de faire connaître la vérité (voir notre dépêche du 13 décembre 2005).

Detlev Mehlis avait présenté son premier rapport le 25 octobre dernier (voir notre dépêche du 25 octobre 2005 et notre dépêche du 21 octobre 2005).

La résolution 1636, adoptée le 31 octobre 2005, demandait déjà à la Syrie de coopérer pleinement dans l'enquête (voir notre dépêche du 31 octobre 2005).

La Commission d'enquête, opérationnelle depuis le mois de juin dernier, avait été mise en place par la résolution 1595, adoptée le 7 avril 2005, après qu'une enquête préliminaire des Nations Unies ait qualifié l'enquête des services de police libanais de « gravement défectueuse » (voir notre dépêche du 30 mars 2005).

L'attentat qui s'était produit à Beyrouth, le 14 février dernier, contre le convoi de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri, avait causé la mort de 22 autres personnes et conduit à des appels au retrait de toutes les troupes syriennes et de l'appareil de renseignement, présents au Liban depuis le début de la guerre civile de 1975-1990 (voir notre dépêche du 15 février 2005).