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Chypre : le Conseil de sécurité proroge le mandat de la Mission de l'ONU de six mois

Chypre : le Conseil de sécurité proroge le mandat de la Mission de l'ONU de six mois

Le Conseil de sécurité
Dans une résolution adoptée aujourd'hui à l'unanimité dans laquelle il note l'absence de progrès notable sur le dossier chypriote, le Conseil de sécurité a décidé de proroger le mandat de la Force des Nations Unies à Chypre jusqu'au 15 juin 2006, demandant au Secrétaire général de lui soumettre un rapport d'ici au 1er juin prochain.

Dans sa résolution, le Conseil de sécurité demande par ailleurs « à la partie chypriote turque et aux forces turques de rétablir à Strovilia le statu quo militaire qui existait avant le 30 juin 2000 ».

Le Conseil de sécurité était saisi du dernier rapport du Secrétaire général couvrant la période du 21 mai au 24 novembre 2005, et qui relate les activités menées par la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre en application de la résolution 186 (1964).

Dans son rapport, le Secrétaire général estime que « la situation à Chypre est demeurée stable » et que « le calme règne le long de la ligne de cessez-le-feu ».

« L'ouverture de nouveaux points de passage et une petite augmentation des échanges commerciaux entre les deux parties ont amélioré les possibilités de contact entre les populations, et pourtant les progrès vers une solution politique ont été, au mieux, négligeables. La Force a continué de bénéficier de la coopération des deux parties, mais parallèlement chacune des parties a tenté de modifier à son avantage le statu quo, que ce soit sous la forme de nouvelles constructions ou d'incursions dans la zone tampon », indique le rapport.

Il ressort de l'expérience au cours de la période considérée que la nouvelle structure de la Force est adéquate pour l'application de son mandat et que la reconfiguration de la Force n'a pas entraîné une détérioration de la situation globale en matière de sécurité, ajoute le Secrétaire général, en référence à la réduction des effectifs de près de 70% décidée en octobre 2004 (voir notre dépêche du 22 octobre 2004).

« Il est évident que l'achèvement rapide des travaux du Comité des personnes disparues et une solution au problème des personnes disparues contribueraient grandement à la réconciliation sur l'île. J'engage donc toutes les parties concernées à redoubler d'efforts et à laisser de côté les considérations politiques pour que nous puissions fermer ce chapitre douloureux sur le plan humanitaire et mettre un terme à la souffrance des familles des personnes disparues », affirme par ailleurs le Secrétaire général.

« Je reste convaincu que seul un règlement global mettra fin au problème de Chypre. En l'absence d'un tel règlement, la présence de la Force sur l'île continue de s'imposer », précisait Kofi Annan, qui recommandait au Conseil de sécurité de proroger le mandat de la Force pour une nouvelle période de six mois, jusqu'au 15 juin 2006.

Pour ce qui concerne les négociations politiques à l'avenir, Kofi Annan soulignait « encore une fois », ne pas être convaincu que le moment soit venu de désigner, pour l'exercice de ses bons offices, une personne qui s'y consacrerait à plein temps.

« Certes, toutes les parties concernées demandent une reprise des négociations, mais il semble qu'il faille encore préciser les conditions d'une telle reprise ».

« Dans ces conditions, le chef de la mission de la Force continuera d'être mon Représentant spécial sur le terrain, pour nouer des contacts au plus haut niveau avec les deux parties et les autres acteurs importants ».

« Je pourrais toutefois continuer de dépêcher, à l'occasion, un haut fonctionnaire du Secrétariat, qui se rendra à Chypre, en Grèce et en Turquie pour évaluer la situation sur le terrain à la lumière des faits politiques récents », concluait le Secrétaire général dans son rapport.

La dernière mission de bons offices avait été menée en mai 2005 par le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques d'alors, Kieran Prendergast.

Voir notre dépêche du 22 juin 2005 sur l'exposé du Secrétaire général adjoint aux affaires politiques au Conseil de sécurité.