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Ouverture de la 59e session de l'ONU placée plus que jamais sous le signe de la réforme

Ouverture de la 59e session de l'ONU placée plus que jamais sous le signe de la réforme

L'Assemblée générale
Aujourd'hui à New York débute le grand rassemblement annuel ouvrant chaque nouvelle session de l'Assemblée générale de l'ONU. Pour cette 59e session, un nombre record de chefs d'Etat est attendu.

Principal organe délibérant de l'ONU, l'Assemblée générale réunit la totale des 191 membres de l'ONU. Son débat général, qui démarrera cette année le 21 septembre, est l'occasion pour chaque Etat membre d'exprimer son point de vue sur les grandes questions internationales.

Lors d'un récent point avec la presse, le porte-parole de l'ONU à New York, Fred Eckhard, annonçait un taux exceptionnel de participation de chefs d'Etat et de gouvernement ainsi qu'une représentation particulièrement importante au niveau ministériel.

Cette mobilisation des plus hautes instances des Etats-membres trouve sans doute son explication dans la gravité de certaines menaces qui continuent à peser sur la sécurité internationale.

Dans son rapport récemment paru sur la mise en oeuvre de la Déclaration du Millénaire, adoptée en l'an 2000, le Secrétaire général indiquait qu'en 2004 « la demande d'opérations de maintien de la paix des Nations Unies est si forte que nous n'avions rien connu de tel depuis la brusque augmentation de l'ampleur et de la complexité de ces opérations dans les années 90 », selon un communiqué de presse diffusé à cette occasion.

Kofi Annan signalait dans ce rapport que l'ONU pourrait avoir besoin de plus de 30 000 personnels en tenue, outre les 50 000 déployés sur le terrain au début de 2004, pour faire face à la demande accrue d'opérations de maintien de la paix, ce qui amènerait l'effectif des Casques bleus déployés à un niveau supérieur au niveau maximum qu'il avait atteint en 1993.

Si comme le faisait remarquer Kofi Annan, ce recours à l'interposition de l'ONU est une bonne chose, il n'en signe pas moins l'importance des crises en cours auxquelles viennent s'ajouter la fréquence des attaques terroristes, au Moyen-Orient, en Russie, en Australie récemment et la persistance du conflit en Iraq.

Enfin depuis un an, la réforme des principales instances de l'ONU sont à l'étude. L'Assemblée générale à qui il avait demandé de rationnaliser ses travaux a pris des décisions dans ce sens dont ses résolutions 58/126 et 58/316, adoptées respectivement en décembre 2003 et en juillet 2004, ne sont encore que des étapes dans un processus que le Secrétaire général a initié, il y a de cela un an.

Le 8 septembre dernier, deux semaines avant le débat général de l'Assemblée, soit exactement à la même époque, Kofi Annan déclarait en effet à la presse avoir « le sentiment inconfortable que le système ne fonctionnait pas comme il le devrait »,

Il remettait en question « l'architecture » des institutions internationales et invitait à se demander si elle était adaptée aux tâches que l'on attendait d'elles. Estimant l'heure venue d'envisager "une réforme radicale", il invitait à ne pas retarder plus longtemps les réformes envisagées pour le Conseil de sécurité, l'Assemblée générale, le Conseil économique et social (ECOSOC) et peut-être également le Conseil de tutelle.

Le 4 novembre, il mettait en place un Groupe de personnalités chargé de proposer une réforme du système international. Présidé par l'ancien Premier Ministre de la Thaïlande, M. Anand Panyarachun, il compte parmi ses membres Robert Badinter, ancien ministre de la Justice de la France et initiateur de la suppression de la peine de mort dans ce pays et Gro Harlem Brundtland de la Norvège, ancien Premier Ministre et ancienne Directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Au-delà de la réforme des institutions de l'ONU, ce Groupe de haut niveau est chargé de présenter des recommandations sur une réforme du système de sécurité collective et notamment de réfléchir aux critères qui pourrait amener ce système à décider d'engager une opération militaire préventive.

Il doit rendre son rapport en décembre prochain.

Même s'il s'agit d'une question qui figure à son ordre du jour depuis 1994, l'élargissement du Conseil de sécurité de l'ONU que l'Assemblée générale a décidé hier, lors de la dernière réunion de sa 58e session, de maintenir dans la liste des questions à examiner, pourrait prendre cette année, un relief particulier.

Récemment, lors d'une visite au Mexique, Kofi Annan, indiquait que cet élargissement était devenu indispensable et remerçiait le gouvernement mexicain pour avoir pris l'initiative de réunir un groupe de 15 Etats favorables à cet élargissement et organisés en force de suggestions.

C'est dans ce contexte particulièrement chargé que l'Assemblée générale ouvre cet après-midi ses travaux sous la présidence du Gabon, représenté par Jean Ping, ministre d'Etat, des Affaires étrangères, de la coopération et de la francophonie de la République gabonaise depuis 1999.

Page de l'Assemblée générale