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Massacre de Gatumba : plusieurs groupes venant de plusieurs pays de la région seraient impliqués

Massacre de Gatumba : plusieurs groupes venant de plusieurs pays de la région seraient impliqués

Les ruines du camp de Gatumba, au Burundi (archives)
Plusieurs groupes armés provenant de plusieurs pays de la région ont, semble-t-il, participé au massacre de Gatumba, a indiqué le Président du Conseil de sécurité, après avoir entendu un exposé sur les conclusions préliminaires de l'enquête sur la tragédie qui a coûté la vie à environ 160 réfugiés congolais dans un camp de transit du Burundi.

Le Président du Conseil de sécurité, l'ambassadeur de l'Espagne Juan Antonio Yanez-Barñuevo, interrogé par la presse, a indiqué qu'en ce qui concernait les événements de Gatumba, un élément que devait désormais prendre en compte le Conseil était que plusieurs groupes provenant de plusieurs pays de la région seraient impliqués dans ce massacre et que c'était donc la région dans son ensemble qui pourrait être concernée.

Le Président a donné cette information après que le Conseil de sécurité ait entendu, lors de consultations à huis clos, l'exposé oral effectué par la Mission des Nations Unies au Congo, la MONUC, sur les exactions qui se sont produites dans la province de l'Ituri, au Nord-est du Congo, ainsi que sur les informations préliminaires recueillies dans le cadre de l'enquête conjointe MONUC/ONUB (Opération des Nations Unies au Burundi)/HCR (Haut Commissariat pour les réfugiés).

En réponse à une question sur les informations de témoins rapportées dans le dernier rapport du Secrétaire général de l'ONU sur le Burundi selon lesquelles des Maï Maï congolais et des ex-FAR/Interahamwe rwandais [les troupes accusées d'avoir perpétré le génocide de 1994 au Rwanda] auraient participé au massacre au côté des Forces nouvelles de libération, un mouvement rebelle hutu dirigé par Agathon Rwasa, le Président Yanez-Barñuevo a répondu que « toutes les indications continuaient d'aller dans cette direction. »

Il avait auparavant effectué une déclaration au nom des membres du Conseil dans laquelle ceux-ci réitèrent leur condamnation de ces événements et expriment leurs préoccupations à l'égard des informations faisant état de violations des droits de l'homme qui se poursuivent dans la région et de le culture de l'impunité largement répandue qui y règne. Le Conseil indique attendre avec impatience que le rapport définitif sur le massacre de Gatumba lui soit rapidement transmis.

Dans son rapport , le Secrétaire général rappelle les circonstances du massacre de Gatumba, un camp de transit situé au Burundi à proximité de la frontière, où dans la nuit du 13 août, environ 160 réfugiés congolais Banyamulenge [une ethnie congolaise d'origine tutsie ou proche des Tutsis] ont trouvé la mort.

« Les premiers rapports », indique le Secrétaire général, « montrent que cette attaque a été soigneusement planifiée et exécutée, que les attaquants ont fait usage d'armes automatiques et de grenades incendiaires et que les réfugiés Banyamulenge ont été spécifiquement pris pour cibles, ceux appartenant à d'autres groupes ethniques de même que les Burundais rapatriés n'ayant pas été visés. »