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Burundi : funérailles hier lundi des victimes du massacre de Gatumba

Burundi : funérailles hier lundi des victimes du massacre de Gatumba

Un réfugié congolais blessé à Gatumba
Les réfugiés congolais massacrés dans le camp de Gatumba au Burundi ont été inhumés hier lundi, à proximité du lieu du drame en présence de délégations burundaise, congolaise et rwandaise ainsi que d'une foule nombreuse, selon un reportage de la radio de la Mission de l'ONU en République démocratique du Congo (RDC).

« Une foule immense est venue assister à la cérémonie d'inhumation sous un soleil ardent. [...] On n'entendait que des sanglots discrets. Une chorale a entonné des chants pour apaiser cette douleur. Dans les caveaux, sur les bâches, reposent des cercueils en bois », relate Radio Okapi, la radio de la MONUC, la Mission des Nations Unies au Congo.

Sur une esplanade, les délégations de trois pays, le Rwanda, le Burundi et la RDC. La Représentante du Secrétaire Général des Nations Unies pour le Burundi, Carolyn McAskie était également présente ainsi que d'autres membres des Nations Unies et des ONG (Organisations nons gouvernementales). Au pied de l'esplanade, des jeunes rescapés banyamulenge faisaient circuler des tracts sur lesquels on pouvait lire : « Pourquoi le génocide des Tutsi ? Qu'avons-nous fait ? », rapporte Radio Okapi

Les jeunes prennent à témoin la communauté internationale. Sur un calicot de grande taille, on peut lire : «Qui peut arrêter la coalition génocidaire rwando-congolo-burundaise dans les Grands Lacs ? », ajoute la radio.

« Les cercueils ont été couverts de bâches et de terre. D'autres chants ont suivi ce moment douloureux jusqu'à ce que la terre couvre tous les caveaux. Ces derniers sont situés près de Kasumba, à plus ou moins deux kilomètres de la frontière avec la RDC », précise-t-elle.

En marge des obsèques, indique également la radio, le Vice-Président de la RDC, Azarias Ruberwa, a déclaré que le drame de Gatumba portait un coup sérieux au processus de paix qui, de son point de vue, était en panne, et qu'il fallait procéder à une relecture de l'Accord inclusif et global conclu en Afrique du Sud.

Pour le président du RCD, il n'est pas admissible qu'en cours du processus, il se commette un génocide des réfugiés congolais. Parmi les assaillants, a souligné M. Ruberwa cité par la radio, il y avait des Congolais. « Nous ne pouvons pas rester indifférent, comme si le processus était administratif » et s'il s'agissait de faire le bilan de nombre de réunions du gouvernement ou de séances de l'Assemblée nationale à la fin de la transition. Ce n'est pas ça », a-t-il ajouté.

Le Vice-président Ruberwa pense que le processus de paix a un contenu, la réconciliation nationale, la cohabitation de tous. Si le processus de paix conduit la population à fuir, à être victime de génocide, il faut le réexaminer, a-t-il-déclaré. Le Vice-président congolais en charge de la Défense et sécurité et sa délégation devraient quitter Bujumbura ce mardi pour gagner Goma dans le Nord Kivu.

Les Banyamulenge, la communauté visée par l'attaque de la nuit de vendredi dernier, appartiennent à une ethnie congolaise Tutsi ou proche des Tutsi du Rwanda.

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