Carolyn McAskie à Gatumba : « j'écoute les cris des femmes »

Aux obsèques des victimes du massacre de Gatumba, la Représentante spéciale pour le Burundi a exprimé son indignation et son émotion et annoncé que l'Opération de l'ONU qu'elle dirige allait renforcer sa présence dans les zones vulnérables et qu'elle avait déjà lancé une enquête sur « ce massacre monstrueux. »

L'Opération des Nations Unies au Burundi, « vient d'arriver », a déclaré la Représentant spécial du Secrétaire général pour le Burundi, Carolyn McAskie, lors des funérailles des victimes de Gatumba qui s'est déroulée aujourd'hui au Burundi (carte).

Elle a souligné que les troupes dont disposait l'ONUB n'étaient pas plus nombreuses que celles de la Mission de l'ONU qui l'avait précédée et que, jusqu'à présent, elle avait fait porter ses efforts sur le secteur de Bujumbura « où la guerre continue. »

Cependant, a-t-elle souligné, « nous avons un mandat robuste », ajoutant que l'ONUB allait accroître sa présence dans les zones vulnérables et renforcer sa coopération avec la MONUC, la Mission des Nations Unies au Congo, « particulièrement en ce qui concerne les mouvements transfrontaliers ».

Mme McAskie a indiqué que l'Opération de l'ONU avait déjà lancé une enquête sur ce « massacre monstrueux », ajoutant : « nous devons tous prendre les mesures qui s'imposent. »

« Je pleure avec vous mes amis burundais et congolais. Je prie pour leurs âmes et leurs vies éternelles », a conclu Carolyn McAskie avant d'appeler au retour de la paix au Burundi et au Congo.

Le bilan des personnes tuées au cours de l'attaque du camp de transit de Gatumba s'établit au moins à 147 personnes dont la plupart était des femmes et des enfants, a indiqué aujourd'hui le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric, lors de son point avec la presse. Quatre autres réfugiés ont succombé à l'hôpital des suites de leurs blessures, le dernier d'entre eux étant décédé hier, ce qui porte le nombre total des personnes décédées à 151, a-t-il précisé.

Le Haut Commissariat aux droits de l'homme a par ailleurs confirmé que les services des droits de l'homme des Missions de l'ONU au Burundi et en RDC avaient lancé une mission chargée d'établir ce qui s'est passé dans le camp, a ajouté Stéphane Dujarric. Les informations qu'elle réunira seront examinées immédiatement par le Haut Commissariat aux droits de l'homme, Louise Arbour, qui pourrait conclure à la nécessité de constituer une Commission internationale d'enquête.

---