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Il faut un accord avec le dernier groupe rebelle, selon la chef de l'ONU au Burundi

Il faut un accord avec le dernier groupe rebelle, selon la chef de l'ONU au Burundi

Carolyn McAskie
En visite à Gitega, une localité à l'est de la capitale, la Représentante spéciale de l'ONU pour le Burundi a souligné que les élections devaient se dérouler dans un contexte sûr, lequel n'était possible sans désarmement lui-même conditionné par la conclusion d'un accord entre le gouvernement et le Front national de libération.

La Représentante Spéciale du Secrétaire Général (RSSG) de l'ONU, Carolyn McAskie a effectué sa première visite en province depuis son arrivée au Burundi, en se rendant dans la ville de Gitega, à 120km Sud Est de Bujumbura, ou vient d'être ouvert le premier des quatre bureaux régionaux que comptera l'Opération des Nations Unies au Burundi (ONUB).

Elle a mis à profit cette visite pour saluer les troupes éthiopiennes qui y sont déployées, soit environ 700 Casques bleus, ainsi que deux équipes d'observateurs militaires de 8 nationalités différentes. Madame McAskie a également rencontré les autorités locales, notamment le gouverneur Tharcisse Ntibarirarana et l'archevêque Simon Ntamwana, Président de la Conférence Episcopale des Evêques catholiques du Burundi.

Elle a rappelé que la mission Onusienne était là à l'invitation du peuple burundais pour soutenir la paix. « L'ONUB et les Burundais sont partenaires et ce n'est pas à nous d'imposer une solution » a-t-elle affirmé.

A propos de la tenue des élections, elle a déclaré que l'important à cet égard était la paix et la sécurité. Pour cela, a-t-elle ajouté, « il faut passer par le désarmement », faisant toutefois remarquer que « tant que l'insécurité règnait à Bujumbura Rural, les Forces Armées Burundaises (FAB) et les forces du Conseil National pour la Défense de la Démocratie (CNDD) resteront armées. »

« C'est pour cela que c'est une priorité pour la mission de trouver un accord entre le Front National de Libération (FNL) et le gouvernement », a déclaré la Représentante spéciale.

Le gouverneur a, quant à lui, attiré l'attention sur le faible taux de scolarisation, le manque de structures médicales et le problème des déplacés et des réfugiés. Six mille d'entre eux sont revenus de Tanzanie dans la province de Gitega mais 12 000 vont également devoir être rapatriés, a-t-il indiqué, ajoutant qu'il y aurait environ 19 000 déplacés dans la région.

Les déplacés de Mashitsi, à quelques kilomètres de la ville, à qui Mme McAskie a rendu visite, ont invoqué la peur et l'insécurité comme étant les raisons principales pour ne pas retourner dans leurs collines d'origine.

Sur la question de l'aide au développement, Mme McAskie a souligné qu'aux yeux de la communauté internationale et des potentiels donateurs, le Burundi est toujours considéré comme un pays en guerre et qu'ils seront prêts à aider quand la guerre prendra fin.