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Sommet d'Accra : toutes les forces politiques ivoiriennes s'engagent à oeuvrer pour un retour à la normale en Côte d'Ivoire

Sommet d'Accra : toutes les forces politiques ivoiriennes s'engagent à oeuvrer pour un retour à la normale en Côte d'Ivoire

Au Sommet d'Accra, au Ghana, l'ensemble des forces politiques ivoiriennes s'est engagé à relancer les activités du gouvernement, à assurer un retour à la normale dans le pays et à appliquer intégralement les accords de Linas-Marcoussis.

La réunion au sommet organisée les 29 et 30 juillet dans la capitale ghanéenne d'Accra s'est terminée par une série d'engagements dont celui du Président ivoirien Laurent Gbagbo, lequel a assuré qu'il utiliserait les pouvoirs qui lui sont conférés par la Constitution afin de procéder à la mise en oeuvre des dispositions de la section 3 du programme de réconciliation nationale annexé à l'Accord de Linas-Marcoussis, a annoncé aujourd'hui un communiqué de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire.

Au terme de cette réunion de haut niveau qui a réuni les parties ivoiriennes, les Chefs d'État et de Gouvernement de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), ainsi que d'autres Chefs d'État africains et le Président de la Commission de l'Union africaine, Le Président de la République de la Côte d'Ivoire, le Premier Ministre et les forces politiques ivoiriennes ont convenu de l'urgence de reprendre les activités du Gouvernement de réconciliation nationale de façon à permettre un retour à la normale dans le pays dans la cadre d'une mise en oeuvre durable de l'Accord de Linas-Marcoussis.

Le Président ivoirien a accepté de traduire sous forme de décret les termes de sa lettre du 12 décembre 2003 adressée au Premier Ministre, décret qui précisera les domaines couverts par cette délégation de pouvoirs conformément aux dispositions pertinentes de l'Accord de Linas-Marcoussis.

Le Président Gbagbo a également confirmé que, comme il l'avait promis à la réunion d'Addis-Abeba du 6 juillet 2004, il a convoqué, le 28 juillet 2004, une session extraordinaire de l'Assemblée nationale afin de procéder à l'adoption de toutes les réformes juridiques prévues au titre de l'Accord de Linas-Marcoussis, conformément à la lettre et à l'esprit dudit accord.

Toutes les parties ivoiriennes ont réitéré leur engagement à garantir le soutien de leurs députés à l'Assemblée nationale pour l'adoption de ces textes législatifs d'ici à la fin du mois d'août 2004 tel que stiplué dans l'Accord de Linas-Marcoussis.

Les parties ivoiriennes reconnaissent que la restauration d'une paix et d'une stabilité durables exige le respect des droits de l'homme et de l'état de droit. A cet effet, elles ont convenu de coopérer pleinement avec la Commission internationale d'enquête qui a été établie conformément aux dispositions de l'Accord de Linas-Marcoussis afin d'enquêter sur les violations des droits de l'homme commises en Côte d'Ivoire depuis le début de la crise, le 19 septembre 2002.

Les parties ivoiriennes se sont engagées à commencer le programme de DDR au plus tard le 15 octobre 2004. Ce processus sera mené sur la base d'un calendrier spécifique en conformité avec les dispositions pertinentes de l'Accord de Linas-Marcoussis et les décisions adoptées à cet effet à Grand-Bassam et à Yamoussoukro. Le processus de DDR concernera tous les groupes paramilitaires et les milices. Il a également été convenu que la restructuration des forces de défense et de sécurité devrait être réalisée.

Un groupe de suivi, composé des représentants, en Côte d'Ivoire, de la CEDEAO, de l'Union africaine et des Nations Unies, est chargé de faire rapport tous les quinze jours sur les progrès réalisés dans la mise en oeuvre de l'Accord d'Accra III au Président en exercice de la CEDEAO, au Président de l'Union africaine et au Secrétaire général des Nations Unies.

La réunion a été organisée à l'initiative de John Kufuor, Président du Ghana et Président en exercice de la CEDEAO et de Kofi Annan, Secrétaire général des Nations Unies.

Les Chefs d'État et de Gouvernement et le Secrétaire général des Nations Unies ont exprimé leur préoccupation face aux obstacles rencontrés dans la mise en oeuvre de l'Accord de Linas-Marcoussis, en particulier le manque de progrès sur la question de l'éligibilité, l'adoption des textes législatifs et le retard dans le processus de DDR, et ils ont invité les forces politiques ivoiriennes à redoubler d'efforts en faveur du retour à la paix et à la normalité dans le pays.

A l'issue de la rencontre, ils ont salué le Président Gbagbo et les forces politiques ivoiriennes pour les progrès réalisés et pour leur engagement renouvelé à la mise en oeuvre de l'Accord de Linas-Marcoussis et les ont exhortés à honorer pleinement leurs obligations conformément aux accords qui ont été conclus.