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La décision des Etats-Unis de bloquer sa contribution de 34 millions de dollars contestée par l'UNFPA

La décision des Etats-Unis de bloquer sa contribution de 34 millions de dollars contestée par l'UNFPA

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« La décision de l'administration des États-Unis de ne pas décaisser les 34 millions de dollars alloués par le Congrès à l'UNFPA, est regrettable » a déclaré le Fonds des Nations Unies pour la population, qui précise que ce financement est d'une nécessité urgente pour ralentir la propagation du VIH/sida, prévenir des décès maternels, fournir des services de planification familiale et réduire le recours à l'avortement.

« La raison invoquée par l'administration pour retenir les fonds une troisième année, l'affirmation que l'UNFPA appuie les avortements forcés en Chine, est sans fondement, a ajouté le Fonds » dans un communiqué paru le 16 juillet, qui précise qu'en retenant ces fonds, l'administration américaine semble avoir accepté les allégations fausses et discréditées ayant trait au travail de l'UNFPA en Chine.

« Une équipe d'évaluation envoyée en Chine en 2002 par le Département d'État des États-Unis n'a trouvé aucune preuve que l'UNFPA [acronyme du Fonds en anglais] soutienne un programme d'avortements forcés ou de stérilisation forcée ni qu'il participe à un tel programme; bien au contraire, elle a signalé dans son rapport que l'UNFPA avait officiellement déclaré sa vive opposition à de telles pratiques. Cette équipe avait recommandé que les fonds alloués par le Congrès soient décaissés et remis à l'UNFPA. Trois autres équipes indépendantes, une des Nations Unies, une du Parlement britannique et une d'un groupe multiconfessionnel de dirigeants religieux, sont parvenues à la même conclusion » précise le communiqué.

« L'UNFPA n'approuve pas et n'appuie pas les activités coercitives quelles qu'elles soient, où que ce soit; il ne l'a jamais fait et ne le fera jamais », a dit Thoraya Ahmed Obaid, Directrice exécutive de l'UNFPA, qui a précisé que « la contribution des États-Unis aurait pu épargner des milliers de vies ».

Avec plus d'un milliard d'adolescents qui arrivent à l'âge de la procréation et vu l'augmentation de la demande de services de santé en matière de reproduction dans le monde entier, chaque dollar fait une différence, indique le communiqué de l'agence de l'ONU. L'UNFPA estime que les 34 millions de dollars retenus auraient pu prévenir jusqu'à 2 millions de grossesses non désirées et près de 800 000 avortements, 4 700 décès maternels et plus de 77 000 décès infantiles dans de nombreux pays. Ces fonds auraient également pu servir à développer les efforts prometteurs dans les domaines de la santé maternelle et de la prévention anti-VIH.

« Historiquement, les États-Unis sont un leader mondial de la promotion de la santé en matière de reproduction et de la planification familiale et nous espérons qu'ils recommenceront à jouer ce rôle, a noté Mme Obaid. La promotion de la santé mondiale et l'atténuation de la pauvreté sont des tâches urgentes qui exigent des partenariats et une coopération internationale solides. »

L'UNFPA œuvre dans près de 140 pays pour élargir l'accès aux services de santé en matière de reproduction, notamment aux services de planification familiale, pour promouvoir la maternité sans risques et pour prévenir les grossesses involontaires, les infections sexuellement transmissibles et le VIH/sida, notamment chez les adolescents.

Les États-Unis sont le seul pays qui refuse de financer l'UNFPA pour des raisons extrabudgétaires, précise le communiqué.

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