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La réussite des objectifs de développement du Millénaire se jouera dans les 50 pays les plus pauvres

La réussite des objectifs de développement du Millénaire se jouera dans les 50 pays les plus pauvres

Louise Fréchette
Le Conseil économique et social de l'ONU examine à partir d'aujourd'hui, dans le cadre d'une session de son débat de haut niveau, la situation des 50 pays dont l'économie est la plus vulnérable, dans le cadre d'une session de son débat de haut niveau.

Le Conseil économique et social de l'ONU examine à partir d'aujourd'hui, dans le cadre d'une session de son débat de haut niveau, la situation des 50 pays dont l'économie est la plus vulnérable, dans le cadre d'une session de son débat de haut niveau.

« Pour que le multilatéralisme ait un sens, la coopération internationale en faveur du développement doit figurer en tête des priorités mondiales » a affirmé la Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, Louise Fréchette, lors de la séance d'ouverture du débat de haut niveau, qui a souligné que « pour les 700 millions d'hommes, femmes et enfants des pays les moins avancés (PMA), aucune question n'était sans doute plus importante à l'heure actuelle que la réalisation des Objectifs de développement du Millénaire (ODM) », tout comme ils constituent un objectif vital pour la communauté internationale dans son ensemble.

Bien que certains grands pays en développement tels que l'Inde et la Chine accomplissent de grands progrès dans la réalisation des objectifs de développement du Millénaire Objectifs de développement du Millénaire, les PMA sont en danger d'être abandonnés, expose par ailleurs un communiqué de la section du développement de l'ONU, paru aujourd'hui.

« La grande pauvreté qui affecte les PMA est non seulement le résultat de la stagnation économique, mais elle en est aussi la cause », a estimé Mme Fréchette. Les pays pauvres doivent faire tout leur possible pour renforcer l'efficacité, la transparence et la gouvernance dans toutes les mesures qu'ils prennent. Il est essentiel qu'ils investissent beaucoup plus dans la santé, l'éducation et les infrastructures de base. Ils doivent tout faire pour apporter un meilleur soutien aux entrepreneurs locaux et pour créer un meilleur cadre d'accueil des investissements étrangers directs (IED).

Mme Fréchette a engagé à cet égard les pays riches à honorer les promesses du Programme d'action de Bruxelles de 2001, dans lequel les pays donateurs s'étaient engagés à accroître les flux d'assistance à 0,20% de leur produit national brut.

Il avait alors été estimé qu'une croissance de 7% par an serait nécessaire pour réduire de moitié la pauvreté dans les PMA d'ici à 2015. Or, selon la CNUCED (Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement), la croissance des PMA entre 2000 et 2002 a avoisiné les 4,9%, ce qui représente un progrès important, et le département des affaires économiques et sociales de l'ONU estime que 21 des 50 PMA sont parvenus à une croissance de 5% ou mieux en 2003. Mme Fréchette a estimé que pour cette année la croissance devrait se situer autour de 4%.

Par ailleurs, elle a appelé les donateurs qui se sont engagés lors de la Conférence de Monterrey de 2002, à « assurer la durabilité de l'aide publique au développement à long terme ».

Entre 2001 et 2002, l'aide publique au développement est passée de 13,8 à 17,5 milliards de dollars, connaissant une croissance de 40% entre 2000 et 2002, indique à cet égard le communiqué de la section du développement de l'ONU.

« Concernant la dette, certains progrès ont été réalisés à travers l'Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE). Mais ses mécanismes ne répondent pas encore totalement aux besoins des pays endettés » a déclaré Mme Fréchette, qui a souligné « l'importance de certaines initiatives prises par les pays du Nord, comme l'initiative « Tout sauf les armes » de l'Union européenne en faveur des PMA, en notant cependant qu'il ne faudrait pas « reprendre d'une main ce que l'on a donné de l'autre ».

À cet égard, la Vice-Secrétaire générale a également attiré l'attention sur la question des subventions versées par les pays riches à leurs secteurs agricoles, qui déstabilisent les cours mondiaux et appauvrissent les agriculteurs des pays du Sud. C'est pourquoi, une meilleure coopération Sud-Sud sur le plan commercial est indispensable, a-t-elle dit, soulignant que cette coopération ne pouvait se substituer à la revitalisation de l'agenda de développement de Doha. Sans l'aboutissement du cycle des négociations de Doha, une bonne approche en faveur du développement ne pourra se traduire en faits, comme cela a été justement souligné par la onzième session de la CNUCED, a déclaré la Vice-Secrétaire générale.

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