La paix au Soudan passe par le règlement de la crise au Darfour, déclare Kofi Annan

Il n'y aura pas de paix au Soudan malgré les accords de paix avec les forces rebelles sans règlement de la crise humanitaire au Darfour, affirme le Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, dans un entretien à la radio de l'ONU qui sera diffusé jeudi.

« La situation au Darfour est extrêmement préoccupante », souligne Kofi Annan, qui a néanmoins prévenu qu'il fallait « éviter les situations dans lesquelles l'on permet aux Etats Membres de s'abriter derrière le Secrétaire général, et de s'en servir comme d'un alibi pour leur propre inaction ».

L'entretien sera diffusé jeudi à l'occasion d'un nouveau programme de la radio de l'ONU consacré à l'Afrique.

Selon Kofi Annan, il est important « de travailler ensemble et de d'exiger des mesures de la part du Gouvernement soudanais » ainsi que de « rassembler nos efforts pour dégager des ressources pour les activités humanitaires ».

Interrogé sur son intervention auprès du Gouvernement soudanais et sur le Président El-Bashir, le Secrétaire général a répondu « qu'évidemment il pouvait parler au Gouvernement, et que ça avait été le cas ». « J'ai parlé au Gouvernement. J'ai parlé à d'autres gouvernements afin qu'ils travaillent avec moi et le Gouvernement soudanais pour rendre cela possible, et en fait je compte me rendre au Soudan moi-même très bientôt. »

Kofi Annan a également appelé d'autres capitales, d'autres pays disposant d'une influence à faire pression, rappelant que lui-même l'avait fait, et que c'était grâce à cela que le Gouvernement soudanais s'était relâché et qu'il avait « accordé des visas, pas seulement à l'ONU mais aussi aux organisations humanitaires, et qu'il avait indiqué qu'il permettrait l'entrée sans entraves des fournitures et équipements ».

Sur le processus de paix entre l'Armée de libération populaire du Soudan et le Gouvernement de Khartoum, le Secrétaire général a précisé qu' «à moins de parvenir à régler la situation au Darfour », il resterait très fragile. « Vous ne pouvez avoir un accord de paix global au Soudan sans régler la situation dans l'ouest du pays », a-t-il estimé.

La future mission de l'ONU doit se rendre au Soudan pour travailler avec les parties à la mise en œuvre de l'accord de paix signé. Le rôle du Représentant spécial sur le terrain sera de coordonner les activités de l'ONU.

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