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Les derniers campements tchétchènes fermés dans les prochains jours par les autorités russes

Les derniers campements tchétchènes fermés dans les prochains jours par les autorités russes

Tchétchénie (archives)
Les derniers camps de tentes de la République russe d'Ingushie, voisine de la Tchétchénie, abritant les personnes déplacées en provenance de cette région, devraient fermer dans les prochains jours, signale le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) de l'ONU.

Le Service fédéral russe des migrations a annoncé le 25 mai que le camp de Satsita allait être fermé le 1er juin. Le HCR a exprimé ses inquiétudes quant au court délai qui était imparti mais a été assuré par les autorités en charge des migrations que les principaux services tels que l'eau, le gaz et l'électricité, resteraient disponibles jusqu'à ce que toutes les personnes déplacées aient quitté le camp, a indiqué (en anglais) aujourd'hui le porte-parole du HCR à Genève, Ron Redmond.

Entre le 31 mai et le 1er juin, il a été annoncé que 83 familles soit 422 individus étaient retournées en Tchétchénie tandis que 12 autres familles, 70 personnes au total, étaient restées dans d'autres endroits de l'Ingushie.

Selon une organisation partenaire du HCR, le Conseil danois pour les réfugiés, 126 familles soit un total de 549 personnes étaient encore inscrites dans le camp au 2 juin dernier.

Toutes les familles du camp ont été interrogées récemment par les spécialistes de la protection des personnes déplacées ou des réfugiés au HCR qui cherchaient à déterminer leurs intentions. La plupart d'entre elles avaient décidé de retourner en Tchétchénie, apparemment motivées par un ensemble de mesures incitatives proposées par le gouvernement.

Celles-ci incluent un don de 1 000 roubles par personne, des rations alimentaires pour 12 mois et la mise à dispositions de salles dans des centres d'hébergement temporaires. La motivation la plus importante cependant semble découler du fait que les personnes déplacées aient reçu un avis officiel leur annonçant qu'elles seraient dédommagées pour la perte de leurs biens et la destruction de leurs maisons.

Aux termes d'un accord antérieur entre le Croissant rouge saoudien et les autorités tchétchènes, les principaux équipements du camp, tels que les bâtiments administratif, le centre médical, la mosquée et l'école ont été démantelés et transférés dans les districts tchétchènes de Achkhoi-Martan et Urus-Martan. Le jardin d'enfants qui est géré par l'organisation non gouvernementale Caritas a été également transféré dans un des centres d'hébergement temporaire d'Ingushie.

Le camp de Satsita a été créé en février 2001 et a abrité jusqu'à plus de 5 000 personnes déplacées. Largement financé par le Croissant rouge saoudien, il a été édifié à l'origine, comme les autres camps de toiles, Alina et Bella qui, eux, ont été pour l'essentiel financé par le HCR, pour loger les personnes déplacées qui vivaient dans des wagons plus d'un an après avoir fui le conflit en Tchétchénie qui a éclaté de nouveau à l'automne 1999.

Au total, en 2001, les six camps d'Ingushie abritaient 23 000 Tchétchènes environ soit à peu 15% de l'ensemble de la population qui avait fui la Tchétchénie à ce moment-là.

Arrivé en Tchétchénie, en janvier, en provenance de Moscou, Jan Egeland, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires de l'ONU, qui avait visité en janvier trois de ces campements, s'était dit préoccupé par le fait que certaines des personnes qui s'y trouvaient disaient se sentir poussées au retour en Tchétchénie.

Les autorités russes venaient alors de fermer trois campements destinés aux personnes déplacés en Ingushie en provenance de Tchétchénie au cours de l'année écoulée.