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Iraq : le chef de la Mission de l'ONU présente à Doha « les centaines de partenariats noués avec les Iraquiens »

Iraq : le chef de la Mission de l'ONU présente à Doha « les centaines de partenariats noués avec les Iraquiens »

Ross Mountain
« A l'écart de la publicité qui entoure les missions cruciales de Lakhdar Brahimi et de la mission électorale, des centaines de partenariats ont été noués avec les ministères, les autorités locales et la société civile pour fournir biens et services qui peuvent littéralement avoir un impact positif sur la vie de millions d'Iraquiens » a déclaré ce matin à Doha le Représentant spécial par intérim du Secrétaire général pour l'Iraq.

S'exprimant lors de la conférence des donateurs au Fonds d'affectation spéciale pour la reconstruction du pays, réunie à Doha, au Qatar et alors qu'approche la date du 30 juin retenue pour le transfert de la souveraineté de l'Iraq au Gouvernement transitoire par les forces de la Coalition, « l'Iraq fait face à une série de quatre transitions clefs simultanées et uniques », dans les domaines politique, structurel, économique et militaire, indique le Représentant spécial par intérim, Ross Mountain, dans le communiqué paru aujourd'hui.

Rappelant que les processus politique et électoral étaient à l'heure actuelle conduits par Lakhdar Brahimi, Ross Mountain a brossé un tableau des activités menées sans relâche par l'ONU et ses partenaires dans les autres domaines.

« Malgré les nouvelles de bombes et de massacres servis chaque jour par les médias, nous tous réunis au Qatar devons reconnaître que d'importants progrès sont en train d'être accomplis par les Iraquiens avec leurs partenaires internationaux », a précisé Ross Mountain, qui est également Résident-Coordinateur humanitaire et Résident-Coordinateur de l'ONU pour l'Iraq.

« Nous sommes fiers des vastes efforts dans les domaines humanitaire et de reconstruction que l'ONU a pu accomplir en Iraq, au cours de l'année écoulée », a-t-il déclaré.

Ces efforts couvrent « les domaines clefs de la nourriture (1,6 millions de tonnes de nourriture fournis), de l'éducation (les 20 000 écoles du pays ont été couvertes par un système de suivi avancé de l'information en matière d'éducation et plusieurs centaines d'écoles ont été réhabilitées), de la santé (une campagne nationale contre la rougeole en mars et en avril a permis de vacciner pas moins de cinq millions d'enfants entre 6 et 12 ans, soit 90% d'entre eux) ».

L'activité de l'ONU couvre aussi les domaines « de l'eau et de l'hygiène (plus de 9 millions de litres d'eau potable sont transportés chaque jour à Bagdad, Bassora et Falluja), de l'infrastructure et du logement (grâce aux groupes électrogènes fournis aux hôpitaux, aux écoles, aux stations de pompage à travers le pays) », enfin dans le domaine des groupes vulnérables (en permettant le retour de 11 000 réfugiés iraquiens d'Iran et d'Arabie saoudite dans le Sud, et le retour de près de 2500 familles dans 57 villages des trois gouvernorats du Nord) ».

Outre l'aide directe, un des objectifs est de renforcer les capacités des institutions iraquiennes à tous les niveaux. « Cette année, près de 6500 Iraquiens ont bénéficié de la formation de l'ONU dans un large éventail de disciplines. Les activités de l'ONU ont déjà conduit à l'emploi de plus de 40 000 personnes – en particulier dans les programmes relatifs à l'eau et à l'hygiène », a souligné le Représentant spécial.

« Le message que nous recevons tous est que le chômage est une des questions les plus importantes et il n'est peut-être pas étonnant que ceux qui ont perdu leurs illusions et sont marginalisés répondent de façon si forte » a-t-il précisé, ajoutant : « c'est à présent que nous, les partenaires internationaux en Iraq, devons manifester un fort soutien aux institutions tant permanentes que transitoires qui mettent tant d'efforts à diriger les efforts de reconstruction et la fourniture de services de base, malgré les contraintes sécuritaires auxquelles elles font face chaque jour ».

« Vous vous interrogez peut-être sur la façon dont l'ONU a été capable de fonctionner dans le cadre de ces contraintes sécuritaires », a déclaré le Représentant spécial, répondant que « la flexibilité et des méthodes de travail innovantes avec les Iraquiens et d'autres partenaires » avaient été cruciales à cet égard.

Ces méthodes couvrent notamment l'intégration des équipes de l'ONU en dix groupes, chacun coordonné par un chef de projet. « Il n'y a pas de représentants des agences ici, seulement des représentants de groupes », a précisé Ross Mountain, ajoutant que l'objectif était de maximiser et d'incorporer le recours aux services communs.

Tous ces travaux sont menés en étroite collaboration avec les ministères concernés, et principalement avec le Ministère de la coopération de la planification et du développement.

Pour l'heure, le Comité directeur du Fonds d'affectation spéciale pour l'Iraq du Groupe des Nations Unies pour le développement - un groupement des différences agences de l'ONU en matière de développement - a approuvé « 17 programmes et projets, pour un montant approximatif de 230 millions de dollars ».

Malgré l'accent porté sur l'aide humanitaire et la fourniture de services de base, Ross Mountain a rappelé que la nécessité de créer des emplois était fondamentale, notamment en impliquant le secteur public pour créer les conditions nécessaires au secteur privé.

Le « renforcement des capacités » peut se faire notamment en attirant « des Iraquiens qui disposent des qualifications et de l'expertise appropriées, tant de l'intérieur que de l'extérieur du pays » a-t-il précisé, ajoutant que le détachement de personnel national auprès des ministères, le recrutement d'experts locaux et le recours aux bases de données nationales ou internationales, entre autres, étaient aussi des voies à explorer.

« L'ONU était présente en Iraq avant le conflit et au cours de la période intérimaire, et nous comptons rester disponibles pour le peuple et les autorités iraquiennes jusqu'à ce que la situation redevienne normale » a conclu le Représentant spécial du Secrétaire général.