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Le Conseil de sécurité autorise le déploiement de plus de 5000 Casques bleus au Burundi

Le Conseil de sécurité autorise le déploiement de plus de 5000 Casques bleus au Burundi

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Le Conseil de sécurité de l'ONU a décidé aujourd'hui à l'unanimité de créer à partir du 1er juin prochain une Mission de maintien de la paix au Burundi pour une durée initiale de six mois renouvelable dont la composante militaire pourra comprendre jusqu'à 5 650 soldats.

L'ONUB, acronyme qui sera utilisé dans toutes les langues pour « Opération des Nations Unies au Burundi » a pour mission de soutenir et d'accompagner l'accomplissement des efforts entrepris par les Burundais pour établir durablement la paix et la réconciliation nationale dans leur pays, comme prévu par l'Accord d'Arusha, ont décidé ce matin les 15 membres du Conseil par l'adoption de leur résolution 1545 (2004).

Ils ont également décidé de placer cette nouvelle opération sous la direction du Représentant spécial du Secrétaire général, qui exerce également la présidence du Comité de suivi de l'application de l'Accord d'Arusha.

Initialement constituée des forces existantes de la MIAB [Mission africaine au Burundi], l'ONUB est en outre autorisée à utiliser tous les moyens nécessaires pour s'acquitter de son mandat, formule consacrée signifiant qu'elle est autorisée à recourir à la force, dans les cas prévus par le chapitre VII de la Charte des Nations Unies pour s'acquitter de son mandat.

Lequel mandat requiert, « dans les limites de ses capacités et dans les zones de déploiement de ses unités armées et en coordination avec les communautés humanitaire et du développement » de s'assurer du respect des accords de cessez-le-feu en surveillant leur mise en œuvre, d'enquêter sur leur violation et de promouvoir le rétablissement de la confiance entre les forces burundaises en présence.

Il est prévu qu'elle soit chargée des tâches de désarmement et de démobilisation des combattants alors que la partie réinsertion du programme ne lui incombe pas et qu'elle surveille le casernement des Forces armées burundaises et de leurs armes lourdes « ainsi que le désarmement et la démobilisation des éléments qui devront l'être ».

Le Conseil, qui se dit en préambule « conscient de la difficulté d'assurer durablement la stabilité au Burundi si la paix n'était pas rétablie au-delà de ses frontières, en particulier en République démocratique du Congo », demande également à l'ONUB de « surveiller, dans la mesure du possible, les mouvements d'armes illégaux à travers les frontières nationales, y compris le lac Tanganyika, en coopération avec la Mission de l'Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC) et, si nécessaire, avec le groupe d'experts visé à l'article 10 de la résolution 1533. »

Il la charge également de surveiller les frontières du Burundi, en prêtant spécialement attention aux réfugiés, ainsi qu'aux mouvements de combattants, notamment dans la province de Cibitoké.

La nouvelle Mission sera également doté d'une « capacité d'information publique efficace » qui, par la voie notamment de la radiodiffusion locale et nationale, de la télévision et de la presse écrite, sera chargée de contribuer à une meilleure compréhension du rôle de l'ONUB par les communautés locales et les parties au processus de paix. Cette disposition reflète une prise de conscience croissante de la nécessité d'intégrer désormais dans le mandat des opérations de la paix dites multidimensionnelles des activités jusqu'alors considérées comme secondaires, contribuant à en faire des missions de plus en plus complexes.

Le Secrétaire général s'est félicité, dans une déclaration communiquée par son porte-parole peu après la réunion du Conseil, de la décision prise par le Conseil de sécurité de créer l'ONUB, une décision qui, selon lui, ouvre un nouveau chapitre dans le processus de paix au Burundi. Il a fait part de son intention de créer officiellement l'ONUB le 1er juin et de faire passer à cette date-là les forces de la MIAB sous la bannière de l'ONU.