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L'assassinat du nouveau dirigeant du Hamas débattu au Conseil de sécurité de l'ONU

L'assassinat du nouveau dirigeant du Hamas débattu au Conseil de sécurité de l'ONU

Dan Gillerman
Après que le Secrétaire général de l'ONU ait condamné samedi, pour la deuxième fois en moins d'un mois, l'assassinat extrajudiciaire d'un dirigeant du Hamas, c'est au tour du Conseil de sécurité, réuni en séance publique, cet après-midi à New York, de se saisir de la question de l'exécution extrajudiciaire du successeur de cheikh Yassine, Abdelaziz Rantissi.

Après que le Secrétaire général de l'ONU ait condamné samedi, pour la deuxième fois en moins d'un mois, l'assassinat extrajudiciaire d'un dirigeant du Hamas, c'est au tour du Conseil de sécurité, réuni en séance publique, cet après-midi à New York, de se saisir de la question de l'exécution extrajudiciaire du successeur de cheikh Yassine, Abdelaziz Rantissi.

Premier orateur de cette réunion, Nasser Al-Kidwa, le représentant de la Palestine, a dénoncé le régime de terreur infligé au peuple palestinien par la puissance occupante, Israël. De ce point de vue, l'échec récent du Conseil de sécurité à condamner l'exécution extrajudiciaire du Cheikh Yassine a enhardi le gouvernement israélien, a-t-il estimé, avant de dénoncer le fait que le Conseil de sécurité n'ait pas pris les mesures nécessaires pour assurer la protection du peuple palestinien, y compris à Jérusalem-Est, le laissant, ce faisant, à la merci des actes de la puissance occupante.

Il a dénoncé la tentative israélienne de retrait unilatéral de Gaza, dans le but, selon lui, de donner une légitimité aux colonies subsistant dans les territoires occupés en contradiction avec les principes posés par la Feuille de route et a appelé la communauté internationale à réaffirmer qu'il ne saurait y avoir de solution militaire au conflit.

Quant à l'argument d'Israël qui justifie la poursuite de sa politique d'exécutions extrajudiciaires par la nécessité de lutter contre le terrorisme, M. Al-Kidwa a affirmé que le terrorisme résultait de l'occupation et non l'inverse. Il est plus que temps que la communauté internationale et notamment le Conseil de sécurité prennent des mesures audacieuses pour faire respecter ses propres résolutions et mettre fin au cycle de la violence, a-t-il poursuivi, indiquant qu'il attendait du Conseil de sécurité des mesures concrètes qui devraient prendre la forme d'une résolution.

L'ambassadeur d'Israël, Dan Gillerman, a rappelé qu'aujourd'hui Israël commémore Yom Hashoah, le Jour du Souvenir de l'Holocauste qui a coûté le vie à plus de 6 millions de juifs à un moment où l'Etat d'Israël n'existait pas pour les défendre. Le représentant a regretté que le Conseil de sécurité se réunisse à nouveau non pas pour condamner le meurtre de victimes innocentes mais pour dénoncer la mort d'un architecte de ces massacres, une démarche qui, selon lui, n'est pas à porter au crédit de cet organe.

M. Rantissi était un dirigeant extrémiste qui se réjouissait publiquement de la mort de femmes et d'enfants et qui prônait la violence, a déclaré M. Gillerman. Il avait mis au point des alliances avec des groupes terroristes opérant dans le monde entier, avec l'appui de l'Iran. Il a poussé les femmes et les enfants à commettre des attentats-suicide. Il semait la mort. Personne ne devrait être surpris qu'il en ait payé le prix. S'il avait été possible de l'arrêter, nous l'aurions fait mais en absence de toute coopération de la part de l'Autorité palestinienne, nous n'avions pas eu d'autre choix.

Le 25 mars dernier, les Etats-Unis ont mis leur veto à un projet de résolution, présenté par l'Algérie et la Libye, condamnant l'assassinat du précédent dirigeant du Hamas, le cheikh Yassine, mais aussi, pour la première fois dans le contexte de la question palestinienne, « toutes les attaques terroristes dirigées contre quelque civil que ce soit, ainsi que tous les actes de violence et de destruction. »

L'ambassadeur de la France, Jean-Marc de La Sablière, qui présidait à ce moment-là le Conseil de sécurité, selon le principe de la présidence tournante en vigueur, avait regretté qu'il n'ait pas été possible d'envoyer un message clair « en cette période de tensions exacerbées.