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Droits de l'homme : la Commission met en cause la situation à Cuba, en Corée du Nord, au Turkménistan et au Belarus

Droits de l'homme : la Commission met en cause la situation à Cuba, en Corée du Nord, au Turkménistan et au Belarus

La Commission des droits de l'homme a adopté, cet après-midi, une série de résolutions mettant en cause la situation des droits de l'homme à Cuba, en Corée du Nord, au Turkménistan et au Belarus et a rejeté un projet sur la situation en Tchétchénie.

A une voix d'écart, 22 pour, 21 contre et 10 abstentions, la Commission des droits de l'homme a adopté aujourd'hui une résolution dans laquelle elle « estime que le Gouvernement cubain devrait éviter de prendre des mesures qui pourraient menacer les droits fondamentaux, la liberté d'expression et le droit à une procédure équitable et regrette les faits survenus l'année dernière où des condamnations ont été prononcées contre des dissidents politiques et des journalistes. »

Elle « l'engage à coopérer avec la Représentante personnelle du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme en lui donnant les moyens de s'acquitter de son mandat. »

Le 27 juin dernier, la Représentante personnelle du Haut Commissaire aux droits de l'homme pour Cuba, Christine Chanet, avait lancé un appel au Président de la République de Cuba pour qu'il exerce son droit de grâce en faveur des cinquante ressortissants cubains condamnés définitivement à de lourdes peines d'emprisonnement, le 23 juin 2003, par arrêt de la Cour Suprême de Cuba.

L'annonce de l'arrestation et de la mise en jugement de près de 100 journalistes et activistes cubains avait provoqué, début avril, les réactions de nombreux dirigeants de l'ONU.

Le directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), Koïchiro Matsuura, s'était dit très préoccupé par ce qu'il considérait comme des atteintes sérieuses à la liberté d'expression et à d'autres droits fondamentaux reconnus par la Déclaration universelle des Droits de l'homme et le Haut Commissaire aux droits de l'homme de l'époque, feu Sergio Vieira de Mello, avait souligné les interrogations que soulevaient des « procédures aussi expéditives dans le cadre de procès interdits au public et aux observateurs. »

Au cours de cette même session, cet après-midi, la Commission s'est déclarée, dans un autre des textes adoptés, profondément préoccupée par les informations qui continuent de lui parvenir sur des violations généralisées, massives et graves des droits de l'homme en République populaire démocratique de Corée et a décidé de nommer un Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme dans ce pays.

Dans sa résolution sur la situation au Turkménistan, elle constate avec une vive préoccupation la persistance d'une politique gouvernementale fondée sur la répression de toutes les activités d'opposition politique et demande instamment au Gouvernement de libérer immédiatement et sans condition tous les prisonniers de conscience.

La Commission s'est également déclarée aujourd'hui, dans une autre résolution, vivement préoccupée par les informations signalant que se produisent au Bélarus des arrestations et des détentions arbitraires, des actes de harcèlement à l'encontre d'organisations non gouvernementales, de particuliers et de représentants de médias indépendants.

Elle a, là encore, décidé de la nomination d'un Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme dans ce pays. La Fédération de Russie qui avait présenté une motion tentant d'éviter que la Commission ne se prononce sur ce texte, n'a pas recueilli les voix qui lui auraient permis d'empêcher son adoption.

La Commission a par ailleurs rejeté un projet de résolution sur la situation des droits de l'homme en Tchétchénie et a décidé, après adoption de motions hostiles à des textes portant sur la situation des droits de l'homme au Zimbabwe et en Chine, de ne pas se prononcer sur ses questions.