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Des appels en faveur de la participation de l'ONU dans le redressement de l'Iraq lancés à Genève

Des appels en faveur de la participation de l'ONU dans le redressement de l'Iraq lancés à Genève

L'Arabie saoudite présentant hier devant la Commission des droits de l'homme, les réformes en cours dans son pays qui reste cependant régi par la charia, a dénoncé « la désinformation sur les pays du Sud. » Comme la représentante de la Jordanie et d'autres, elle a jugé indispensable la participation de l'Onu dans le processus de rétablissement de l'Iraq. La Russie a pris fermement position en faveur d'un combat inflexible contre le terrorisme et le Rwanda a appelé à condamner les campagnes de révisionnisme du génocide.

L'Arabie saoudite présentant hier devant la Commission des droits de l'homme, les réformes en cours dans son pays qui reste cependant régi par la charia, a dénoncé « la désinformation sur les pays du Sud. » Comme la représentante de la Jordanie et d'autres, elle a jugé indispensable la participation de l'Onu dans le processus de rétablissement de l'Iraq. La Russie a pris fermement position en faveur d'un combat inflexible contre le terrorisme et le Rwanda a appelé à condamner les campagnes de révisionnisme du génocide.

Au cours de la poursuite hier du débat de haut niveau de la Commission des droits de l'homme, l'Arabie saoudite, par la voix de son Ministre adjoint aux affaires politiques, Torki Bin Mohammed Bin Saud Al-Kabeer, a fait état des mesures prises par son pays pour lutter contre le terrorisme, citant le contrôle de la collecte des fonds par les institutions charitables, la coopération avec la communauté internationale et la promulgation de lois antiterroristes.

Il a dénoncé ceux qui à coup de fausses informations sur les pays du Sud, tentent de précipiter un «choc des civilisations» et a affirmé que l'islam était à la pointe de la préservation des droits de l'homme. Il a cité à cet égard l'exemple de l'Arabie saoudite qui, tout en appliquant les préceptes de la charia islamique, s'est lancée dans une phase de réformes et de développement.

Des lois ont été promulguées, des principes légaux mis au point et des institutions créées pour promouvoir les intérêts des citoyens saoudiens; le renforcement de la justice est également à l'ordre du jour, avec notamment la promulgation des nouveaux codes de procédures pénale et civile, a indiqué le ministre.

Un centre pour le dialogue national a été créé pour permettre aux citoyens de faire connaître leurs avis sur la vie du pays. Les réformes se concentrent sur le développement des ressources humaines en incluant les femmes. En effet, et malgré l'opposition des milieux traditionalistes, celles-ci occupent maintenant une place importante, par exemple au sein du système éducatif, où elles comptent pour 49% des étudiants.

Cependant, a-t-il fait valoir, les réformes ne peuvent avancer que dans un contexte de stabilité et de sécurité et il a déploré que ce ne soit toujours pas le cas au Moyen-Orient évoquant « les violations quotidiennes des droits des Palestiniens par une machine militaire implacable et démesurée ». Le Ministre a en particulier dénoncé la politique des «deux poids et deux mesures» qui anime ceux qui défendent Israël au détriment des droits du peuple palestinien et regretté également la situation instable qui prévaut en Iraq.

Il a affirmé que le peuple de ce pays avait un besoin urgent de la coopération internationale pour revenir à la stabilité et à la liberté, dans le cadre d'un système politique représentatif fondé sur l'unité nationale plutôt que sur la division raciale ou ethnique. La communauté internationale devrait coopérer dans ce sens sous les auspices des Nations Unies, garantes de la légitimité internationale, a-t-il déclaré.

Pour le Vice-Ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie, Yuri Fedotov, le renforcement de l'efficacité de la Commission des droits de l'homme s'impose aujourd'hui comme une urgence, rappelant l'atmosphère de confrontation et de politisation sans précédent qui a marqué les sessions antérieures de la Commission.

M. Fedotov a ensuite insisté sur le caractère, désormais évident, des liens entre terrorisme et protection des droits de l'homme. Il a attiré l'attention sur l'initiative de son pays lors de la précédente Assemblée générale des Nations Unies visant à définir un code de protection des droits de l'homme contre le terrorisme.

Le représentant de la Russie a également souligné la volonté de son pays de développer et de renforcer la coopération entre États dans la lutte contre le terrorisme. La Fédération de Russie est favorable à un combat inflexible contre le terrorisme, quels que soient les buts ou les idéaux mis en avant par les auteurs de tels actes, a-t-il déclaré.

M. Fedotov a attiré l'attention de la Commission sur la situation d'apatridie de 480 000 personnes de langue russe en Estonie et de 160 000 en Lettonie. Il a estimé que seul un dialogue constructif entre les autorités respectives de ces deux pays du coeur de l'Europe et la communauté de langue russe permettra de mettre un terme à ces atteintes graves aux droits de l'homme et aux libertés fondamentales de ces personnes.

Mme Asma Khader, Ministre d'État et porte-parole du Gouvernement de la Jordanie, s'exprimant sur la situation au Moyen-Orient, a souligné que celles-ci doivent répondre aux aspirations et à la volonté des peuples de la région et, en particulier passer par une solution au conflit israélo-palestinien et la mise en oeuvre de la feuille de route. Alors que l'Iraq aborde une nouvelle phase, la nécessité d'un rôle central des Nations Unies dans le processus politique est évidente, a-t-elle ajouté

Lors de la séance de l'après-midi, Mme Edda Mukabagwiza, Ministre de la justice du Rwanda, a déclaré que, dix ans après le génocide au Rwanda, la plupart des planificateurs du génocide bénéficient de l'asile de plusieurs pays occidentaux et africains membres de la Commission dans lesquels ils se sont exilés pour échapper à la justice. Le Gouvernement rwandais, a-t-elle indiqué, appelle toute la communauté internationale à se joindre au peuple rwandais pour condamner toutes les manifestations et campagnes de révisionnisme du génocide.