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La Commission des droits de l'homme préconise le renforcement du Haut Commissariat aux droits de l'homme

La Commission des droits de l'homme préconise le renforcement du Haut Commissariat aux droits de l'homme

La Commission des droits de l'homme, réunie à Genève pour sa 60e session, a adopté, hier après-midi, une résolution sur le renforcement du Haut Commissariat aux droits de l'homme et trois résolutions portant sur l'utilisation de mercenaires et la menace que leur activité fait peser sur l'ordre constitutionnel ainsi que sur la situation des droits de l'homme en Palestine occupée et la situation au Sahara occidental.

Par une résolution adoptée, telle qu'amendée oralement, par 51 voix pour, aucune voix contre et deux abstentions (États-Unis et Australie), au cours de sa séance de l'après-midi, la Commission, tout en se félicitant de la nomination du nouveau Haut-Commissaire aux droits de l'homme par le Secrétaire général, le prie de tenir compte, à l'avenir, de l'alternance géographique. Plusieurs amendements à ce texte proposés par les États-Unis ont été rejetés à l'issue de votes distincts. L'Inde, l'Union européenne et la Chine ont effectué des déclarations à propos de ce texte.

La Commission encourage dans cette même résolution le Haut Commissariat à veiller à la transparence de ses activités et de son fonctionnement en recourant à un processus de dialogue et de consultations suivis avec les États membres, notamment à l'occasion de réunions d'information périodiques.

La Commission réaffirme que le mandat du Haut-Commissaire consiste notamment à promouvoir et à protéger la réalisation du droit au développement et que le Haut Commissariat devrait affecter au suivi de cette tâche des ressources et du personnel appropriés de façon à renforcer ses activités dans ce domaine. Elle recommande au Conseil économique et social et à l'Assemblée générale de lui fournir des moyens et des ressources proportionnels à l'augmentation de ses responsabilités et de fournir également des ressources accrues aux rapporteurs spéciaux.

Une autre des résolutions, adoptée hier après-midi, par 36 voix pour, 14 contre et trois abstentions, proroge de trois ans le mandat du Rapporteur spécial sur l'utilisation de mercenaires tout en condamnant les récentes activités de mercenaires en Afrique et la menace qu'elles font peser sur l'intégrité et le respect de l'ordre constitutionnel des pays. La représentante de l'Union européenne a fait une déclaration sur ce texte.

Par 52 voix contre une (Etats-Unis), la Commission a adopté une résolution sur la situation en Palestine occupée dans laquelle elle réaffirme le droit inaliénable, permanent et absolu du peuple palestinien de disposer de lui-même, y compris son droit d'établir son État palestinien souverain et indépendant, et souhaite que ce droit soit réalisé au plus vite. Israël, la Palestine, les États-Unis et le Guatemala se sont prononcés sur ce texte.

La Commission a par ailleurs adopté sans vote une résolution sur la question du Sahara occidental dans laquelle elle invite notamment les parties à coopérer avec le Comité international de la Croix-Rouge dans ses efforts visant à régler le sort des personnes portées disparues et les engage à libérer sans tarder les personnes qu'elles détiennent depuis le début du conflit.

Lors de sa séance de la matinée, Mme Gabriela Rodriguez Pizarro, Rapporteur spécial sur les droits de l'homme des migrants, a indiqué qu'elle s'attache, dans son rapport de cette année, à décrire en particulier les conditions de vie et de travail des femmes employées dans le secteur des services domestiques qu'elle a qualifiées « d'extrêmement mauvaises. »

Même quand des lois existent au plan international, la réalité sur le terrain est très loin d'en tenir compte, a-t-elle déploré, dénonçant les conditions d'emploi abusives, voire les violences, subies par les employées de maison. Mme Rodriguez Pizarro a insisté pour qu'une réglementation du secteur soit mise en place et que l'ensemble des États ratifie la Convention internationale sur la protection de tous les travailleurs migrants qui, jusqu'à ce jour, n'a été signée que par 25 pays.

Elle a estimé qu'en réalité, la situation des femmes employées dans le secteur domestique constituait un condensé des caractéristiques des flux migratoires à l'heure actuelle : féminisation, augmentation du nombre de personnes placées dans des situations illégales et déni constant des droits et libertés fondamentales.