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Colombie : des meurtres récents suscitent l'indignation d'agences de l'ONU

Colombie : des meurtres récents suscitent l'indignation d'agences de l'ONU

L'assassinat d'un journaliste colombien a été vivement condamné aujourd'hui par le chef de l'UNESCO tandis que l'agence de l'ONU pour les réfugiés s'indignait à l'annonce des meurtres de deux Colombiens membres d'une association oeuvrant en faveur des personnes déplacées.

A propos de l'assassinat à Cartago, dans la vallée du Cauca, du journaliste Oscar Alberto Polanco Herrera, le directeur général de l'Organisation pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), Koïchiro Matsuura, a indiqué que « Oscar Polanco avait un programme quotidien qui critiquait les autorités sur la chaîne de télévision locale Canal Noticias de Cartago. »

« Le droit à la critique est un droit de l'homme fondamental, reconnu par la Déclaration universelle des droits de l'homme », a poursuivi Koïchiro Matsuura.

Condamnant ce meurtre qu'il qualifie de « crime intolérable qui ne doit pas rester impuni », M. Matsuura a déclaré que « la démocratie ne pouvait pas être considérée comme acquise tant que ceux qui ont recours aux armes pour restreindre la liberté d'expression jouissent de l'impunité pour leurs crimes. »

D'après les organisations professionnelles, pour la seule année 2003, cinq journalistes ont été tués dans le pays, près de soixante ont été kidnappés, menacés ou agressés et plus de vingt ont été forcés de quitter leur région, voire dans certains cas le pays.

Toujours en Colombie, ce sont les meurtres de Marta Cecilia Aguirre et de Giovanni de Jesús Montoya Molina, tous deux membres de l'Association des personnes déplacées de la ville d'Apartado, assassinés dimanche dernier, qui ont provoqué la réaction du Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR).

L'agence a demandé aux autorités colombiennes d'enquêter sur ces crimes, de traduire en justice les responsables et d'assurer la protection des dirigeants d'organisations de personnes déplacées qui ont également reçu des menaces.

Là encore, le porte-parole du HCR à Genève indique qu'il s'agit des derniers épisodes d'une série d'assassinats, les deux derniers suivis d'une agression s'étant produits en septembre.