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Côte d'Ivoire : le Rapporteur spécial de l'ONU souligne les effets nocifs d'une liberté de la presse non régulée

Côte d'Ivoire : le Rapporteur spécial de l'ONU souligne les effets nocifs d'une liberté de la presse non régulée

De retour d'une visite en Côte d'Ivoire, le Rapporteur spécial de la Commission des droits de l'homme attribue à une régulation insuffisante de la presse la difficulté d'établir un échange d'idées équilibrées dans le pays et le cycle de violences qui en a résulté.

Tout au long de sa mission, le Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à la liberté d'opinion et d'expression, Ambeyi Ligabo, affirme avoir eu l'occasion de constater que la liberté de circulation d'opinions et d'idées équilibrées était encore difficile en raison d'un certain nombre de facteurs et de circonstances préoccupants, indique un communiqué par l'Office des Nations Unies à Genève (ONUG).

Au nombre de ceux-ci, il cite en particulier « le manque de mécanisme réglementaire fixant les obligations, les responsabilités et la discipline applicables aux éditeurs de journaux. »

Faute d'un tel mécanisme, indique-t-il, dans une déclaration effectuée à l'issue de sa visite, les journalistes ont eu tendance à se départir de leur déontologie professionnelle, ce qui a entraîné de fréquentes agressions, à la fois verbales et physiques, à leur encontre et en particulier envers ceux qui sont proches de l'opposition et ceux qui travaillent en tant qu'indépendants.

Certains bureaux ont été saccagés, leurs équipements volés ou détruits, la circulation des publications - et par conséquent, indique le Rapporteur spécial, l'exercice du droit à la liberté d'opinion et d'expression sérieusement entravés.

En dépit d'actes de violence qui semblent dominer de nombreux aspects de la vie quotidienne, M. Ligabo indique, dans sa déclaration, croire fortement à un espoir d'avenir meilleur. Dans la version anglaise de sa déclaration, il indique même que c'est une opinion partagée par des personnes appartenant à des bords politiques opposés.

Dans son rapport à la Commission des droits de l'homme qui débute le 15 mars prochain, il a l'intention d'insister sur l'intérêt qu'aurait le Gouvernement ivoirien à rechercher de toute urgence l'assistance technique des Nations Unies et d'autres institutions internationales pour surmonter les graves lacunes qu'il a mis en évidence.

Au cours de sa mission qui s'est déroulée du 29 janvier au 5 février derniers, le Rapporteur spécial a rencontré les autorités ivoiriennes ainsi que des représentants des médias nationaux et internationaux, des associations professionnelles de presse et des organisations non gouvernementales travaillant dans le domaine des droits de l'homme. Il s'est également entretenu avec le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Côte d'Ivoire, M. Albert Tevoedjre, et d'autres responsables des Nations Unies.

M. Ligabo s'est également rendu à Bouaké pour y rencontrer des représentants des Forces Nouvelles dans la région ainsi que des représentants de la société civile et des médias. Il a également visité le bureau local de la Mission des Nations Unies en Côte d'Ivoire (MINUCI) à Abidjan et a également rencontré des représentants de diverses organisations de jeunes, parmi lesquelles l'Alliance des jeunes patriotes.