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2003, année de tous les dangers pour les journalistes avec le plus grand nombre de décès violents enregistrés dans leur profession depuis 1995

2003, année de tous les dangers pour les journalistes avec le plus grand nombre de décès violents enregistrés dans leur profession depuis 1995

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Le directeur général de l'UNESCO a condamné les cinq assassinats de journalistes commis ces dernières semaines, déplorant par la même occasion que 2003 ait enregistré le plus grand nombre de reporters tués dans l'exercice de leur profession depuis 1995.

Le directeur général de l'UNESCO a condamné les cinq assassinats de journalistes commis ces dernières semaines, déplorant par la même occasion que 2003 ait enregistré le plus grand nombre de reporters tués dans l'exercice de leur profession depuis 1995.

« Je suis très préoccupé par l'assassinat de Ersa Siregar », a déclaré le directeur de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), Koïchiro Matsuura, commentant le meurtre du journaliste indonésien travaillant pour la chaîne de télévision privée Rajawali Citra Televisivi, tué le 29 décembre après avoir été retenu prisonnier pendant six mois par les rebelles séparatistes à Aceh.

Koïchiro Matsuura a rappelé que Fery Santaro, un collègue d' Ersa Siregar était toujours retenu en captivité. « Cela illustre, a-t-il déclaré, les difficultés rencontrées par les journalistes qui cherchent à couvrir le conflit à Aceh ». Il a appelé les deux camps à respecter le droit des journalistes à travailler dans des conditions sûres.

« Je suis également très préoccupé, a poursuivi le directeur général de l'UNESCO, par les assassinats d'Ivannia Mora Rodriguez, au Costa Rica le 23 décembre, et du journaliste de télévision William Soto Cheng, en Colombie le 18 décembre ; ainsi que par les morts mystérieuses de Volodymyr Karachevtsev - le rédacteur en chef adjoint de l'hebdomadaire ukrainien Kurier le 14 décembre - et de Marco Boukoukou Boussaga, le rédacteur en chef de L'Autre journal à Libreville (Gabon) le 15 décembre, morts qui n'ont pas encore été élucidées. »

Les rapports d'organisations professionnelles estiment que 36 à 42 journalistes ont été tués en mission en 2003, chiffre à comparer aux 19 à 25 de 2002 et au chiffre record de 49 atteint en 1995 quand 22 journalistes furent tués en Algérie.

« Que le nombre de journalistes tués en 2003 dans l'exercice de leur profession soit le plus important depuis 1995 est une grande inquiétude », commente Koïchiro Matsuura dans un communiqué de l'UNESCO.

Entre 14 à 19 journalistes sont également morts en Iraq en 2003, cinq aux Philippines et trois en Colombie.

« Dans leur immense majorité, ces assassinats ne font l'objet d'aucune enquête et restent impunis malgré l'engagement pris par les Etats membres de l'UNESCO dans une résolution qu'ils ont adoptée à la Conférence générale de l'Organisation en 1997 de traduire en justice ceux qui ont commis de tels crimes », souligne Koïchiro Matsuura.

« Aussi longtemps que la violence sera utilisée pour bâillonner des journalistes, la libre circulation des idées, pour la promotion de laquelle l'UNESCO a été créée, restera un idéal inaccessible. Dans l'intérêt de la liberté d'expression, de la démocratie et de l'état de droit, je suis aussi extrêmement préoccupé par le très haut nombre de journalistes emprisonnés en 2003 : 766 ont été arrêtés et 124 étaient en prison à la fin 2003 », a déclaré le directeur général.