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Le HCR en Afghanistan : reprise envisagée dans le Nord et l'Ouest, inquiétudes pour l'année prochaine

Le HCR en Afghanistan : reprise envisagée dans le Nord et l'Ouest, inquiétudes pour l'année prochaine

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Si la suspension des activités de l'agence de l'ONU pour les réfugiés en dehors de Kaboul, après l'assassinat le 16 décembre d'une collaboratrice, ne devrait pas avoir de trop lourdes conséquences d'ici à la fin de l'année, la situation l'année prochaine est jugée préoccupante, indique un porte-parole à Kaboul.

Rappelant qu'à la suite de l'assassinat d'une collaboratrice, Bettina Goislard, l'agence avait retiré son personnel de la région frontalière proche du Pakistan, ce qui revenait à suspendre son assistance aux réfugiés afghans se trouvant dans ce pays, un porte-parole du Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) a indiqué hier à Kaboul qu'une mission avait été envoyée dans un premier temps à Jalalabad pour y évaluer la sécurité, précisant que le HCR « espérait » pouvoir faire de même dans les régions Sud et Sud-est.

Toutefois, a-t-il ajouté, « une reprise complète des opérations dans ces régions prendra du temps. Dans le Nord et l'Ouest, ainsi que dans la région du centre, nous espérons pouvoir reprendre progressivement nos missions sur le terrain, en suivant les consignes de sécurité de l'ONU existantes. »

Le HCR estime toutefois que l'impact du retrait de ses 30 collaborateurs internationaux de la zone frontalière sud sera limité dans la mesure où le programme annuel de nombreuses opérations était pratiquement achevé.

« L'essentiel des activités restantes peut être finalisé en étant géré depuis Kaboul et avec le soutien de nos collègues afghans », a précisé le porte-parole qui ajoute toutefois que deux activités majeures sont affectées, l'aide au rapatriement des réfugiés afghans du Pakistan en raison de la fermeture de sept centres d'accueil dans la région frontalière et les activités de contrôle en raison de la réduction du personnel.

« Nous craignons que dans le Nord et l'Ouest, notre présence réduite ne permette aux commandants locaux d'accentuer les abus qu'ils exercent à l'encontre de la population », a souligné le porte parole qui a lancé un appel aux pays d'asile pour qu'ils prennent un maximum de précautions avant de renvoyer des Afghans dans des secteurs en dehors de Kaboul.

Même si le HCR s'efforce de trouver des façons de poursuivre ses activités d'assistance, « nous ne pouvons pas continuer à faire des acrobaties pour opérer dans des situations difficiles en termes de sécurité », a fait valoir le porte-parole.

« Comme cela avait déjà été le cas après l'assassinat de l'employé de la Croix Rouge au printemps, nous devons recommencer à nouveau à restaurer un sentiment de confiance parmi le personnel qui doit se déplacer sur le terrain pour travailler », a-t-il poursuivi.

« La sécurité en général et en particulier dans les zones frontières du sud doit s'améliorer pour que les employés humanitaires puissent travailler », a ajouté le porte-parole qui a indiqué que le HCR était très préoccupé par l'impact de la situation sur les activités d'aide l'année prochaine.

Une réunion entre les Gouvernements d'Afghanistan, du Pakistan et le HCR est prévue le 3 décembre. La question de la sécurité devrait figurer prioritairement au nombre des questions abordées.