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L'insécurité et les lenteurs de la coalition entravent le transfert du Programme 'pétrole contre nourriture'

L'insécurité et les lenteurs de la coalition entravent le transfert du Programme 'pétrole contre nourriture'

Benon Sevan
L'attaque à la bombe contre le siège de l'ONU à Bagdad, l'insécurité chronique et la lenteur de la coalition conduite par les Etats-Unis à mettre en place une administration qui puisse prendre le relais expliquent les difficultés rencontrées par le Bureau du Programme pétrole contre nourriture, expliquait son directeur devant le Conseil de sécurité ce matin.

L'attaque à la bombe contre le siège de l'ONU à Bagdad, l'insécurité chronique et la lenteur de la coalition conduite par les Etats-Unis à mettre en place une administration qui puisse prendre le relais expliquent les difficultés rencontrées par le Bureau du Programme 'pétrole contre nourriture', expliquait son directeur devant le Conseil de sécurité ce matin.

"Si l'Autorité provisoire de la coalition n'augmente pas plus rapidement le nombre de son personnel impliqué dans le transfert, ces difficultés peuvent s'avérer insurmontables", met en garde le rapport présenté aujourd'hui par Benon Sevan, le directeur du Programme Iraq, devant le Conseil de sécurité aujourd'hui. Il précise que l'Autorité a été particulièrement lente à mettre en place le personnel nécessaire au transfert dans les gouvernorats du Nord et que le calendrier et les modalités du transfert comme l'accord juridique sur les avoirs du Programme étaient suspendus dans l'attente de décisions de l'Autorité.

La date limite découlant des dispositions de la résolution du Conseil de sécurité sur l'Iraq est fixée au 21 novembre.

Le transfert des activités et des avoirs du Programme ont également été freinés par l'insécurité chronique et l'attaque terroriste lancée le 19 août contre le siège de l'ONU à Bagdad. Les réductions des effectifs internationaux de l'ONU qui ont suivies, ont eu « un impact immédiat et à long terme sur le calendrier du transfert », note le rapport.

Il fournit par ailleurs un état des 2, 6 milliards de dollars de fonds non affectés et l'ordre de priorité des contrats passés pour un montant total de 7 milliards alors que la totalité des fonds engagés s'élève à 10 milliards de dollars.

Le Programme 'pétrole contre nourriture', créé en 1996 par le Conseil de sécurité dans le but d'atténuer l'effet sur la population des sanctions économiques imposées à l'Iraq, a supervisé, jusqu'aux opérations militaires de mars dernier, les ventes des quotas autorisés de pétrole iraquien ainsi que l'usage qui était fait des revenus qui en étaient tirés. Ceux-ci devaient être affectés à l'achat de produits de première nécessité, et notamment la nourriture dont dépendaient 60% de la population iraquienne.

Le Conseil de sécurité, dans sa résolution du 22 mai, a décidé du transfert des soldes des comptes séquestres du Programme sur le Fonds de développement pour l'Iraq géré par "les puissances occupantes agissant sous un commandement unifié" au plus tard six mois après la date de la résolution.